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Tuesday, December 28, 2010

AFFRONTEMENTS INTER-RELIGIEUX AU NIGERIA

Trente-deux personnes ont été tuées et 74 blessées le 24 décembre dernier, dont beaucoup faisaient leurs courses à la veille de Noël, dans sept explosions à Jos, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien. Des églises ont également été visées.Une fois de plus, dira-t-on, car le fait est récurrent et, si on n’y prend garde, aura tendance à devenir une dangereuse et banale habitude qui, à vrai dire, n’émeut plus grand monde.

La région en cause aujourd’hui a déjà connu des affrontements meurtriers en 2004 et même plutôt en 1982. Fin novembre 2008, au moins 200 personnes avaient été tuées à Jos, dans le centre du Nigéria, lors de violences à la fois politiques et religieuses. En 2001, des faits similaires avaient entraîné la mort de plus de 1000 personnes. Et on en passe. Tous, des faits tristes, déplorables et désolants. Le géant de l’Afrique de l’ouest souffre sans doute de son incapacité à faire vivre en harmonie les différentes communautés qui composent sa population.               

Ce qui se traduit à l’évidence par des tensions larvées et permanentes, et il suffit d’un petit rien pour les raviver et conduire à l’embrasement. La cohabitation religieuse n’est pas l’apanage du seul Nigéria. Loin s’en faut. Ils sont légion, les pays africains dont la population se répartit entres plusieurs croyances sans qu’on déplore cependant ces dérives qui occasionnent régulièrement des victimes d’intolérance, et qui semblent être la triste caractéristique du seul Nigéria sur le continent. Et que prévoit-on en temps de crise ?

Le scénario semble désormais classique. Lorsqu’éclatent des affrontements, les forces de l’ordre interviennent et, au besoin, usent de violence pour rétablir l’ordre, puis s’en retournent, attendant la survenue de la prochaine crise. Mas il semble que la guérison complète ne pourra vraiment s’obtenir que si on opte pour une cure plus profonde du mal. Sanatio in radice (1), en somme. Pour preuve, les mêmes actes d’intolérance se répètent aux mêmes endroits, à quelques semaines, quelques mois, ou quelques années d’intervalle.

L’Etat a le devoir de s’imposer, de même qu’il serait bien inspiré de mettre fin aux manipulations de consciences pratiquées par certains leaders politiques et qui sont de sérieux catalyseurs des crises que l’on sait. Car plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ces émeutes religieuses répétitives au Nigéria. Dans un pays où religions et ethnies se superposent dans une large mesure , où la demande sociale est très forte et souvent se base sur le chômage des jeunes et l’illettrisme, il est plus que dangereux de permettre que des gens surfent sur la vague de l’exclusion et de l’intolérance parce qu’ils y trouveraient des débuts de solutions imaginaires aux problèmes pourtant bien réels dont le quotidien est fait.

Lorsqu’un chrétien du Nord est labellisé "non-indigène" quelle que soit l’ancienneté de l’implantation de sa famille dans la région, bien au-delà de l’intolérance que cela fait voir, il faut remettre en cause la manière même dont la notion de citoyenneté est définie. Des populations de nombreux pays africains ont parfaitement réussi la cohabitation religieuse et ont découvert que les différentes croyances qu’elles confessent, loin de les diviser, constituent autant de chemins respectables qui les enrichissent, car conduisant au même Dieu.

Le Nigéria devra se mettre à la bonne école et ses croyants, en dialoguant un peu plus, découvriront sans doute que l’être humain n’a pas besoin de haine et de meurtre pour être digne de la croyance que confesse sa religion. Car, les intégristes, tous bords confondus, sont sans aucun doute des adeptes de religions, mais il leur manque certainement la foi.

Monday, December 27, 2010

Nigeria: l'armée déployée pour empêcher une propagation des violences

Trente-deux personnes ont été tuées et 74 blessées vendredi, dont beaucoup faisaient leurs courses à la veille de Noël, dans sept explosions à Jos, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien, selon la police. Une église a également été visée, selon le gouverneur local.


Les autorités tentent d'empêcher une extension des troubles dans une région régulièrement théâtre d'affrontements intercommunautaires et où l'approche des élections, prévues en avril, a fait monter la tension.

Le chef d'état-major de l'armée, le général Azubuike Ihejirika, a estimé que les attentats de Jos, sans précédent, changeaient la donne dans la région.

"Le recours à des bombes ajoute une dimension terroriste" a-t-il dit à Port Harcourt, dans le sud, cité dimanche par les médias locaux, alors que les violences dans le centre du Nigeria opposaient jusqu'à présent les communautés chrétienne et musulmane dans un cycle d'attaques et représailles mais n'incluaient généralement pas d'attentats à l'explosif.

A Jos, capitale de l'Etat du Plateau, des soldats ont été déployés massivement et on les voyait dimanche arrêter et fouiller des voitures.

En plus des attentats de Jos, des membres présumés de la secte islamiste Boko Haram ont attaqué, également vendredi, trois églises dans la ville de Maiduguri, dans le Nord, incendiant l'une d'elles et faisant six morts, selon l'armée.

Aucun lien n'a été dans un premier temps établi entre ces différentes violences.

Dans une première réaction, le président nigérian, Goodluck Jonathan, a promis samedi de faire traduire en justice les responsables d'attentats "qui ont tué de nombreux Nigérians innocents, tant chrétiens que musulmans" à Jos.

"C'est la première fois que des explosifs de cette puissance sont utilisés", apparemment de la dynamite, avait déclaré samedi le commissaire Abdulrahman Akano de la police de l'Etat du Plateau.

La police n'avait pas encore déterminé qui était derrière les attentats, avait-il dit.

 AFP

Thursday, December 16, 2010

Delta du Niger : le développement contre la violence

Par  Daouda Aliyou

Les habitants de la région pétrolière du delta du Niger ont longtemps eu le sentiment d'être oubliés par le pouvoir central nigérian. La radicalisation de certains groupes armés locaux et la baisse de production de l'or noir ont contraint l’État, des privés et des Ong à lutter davantage contre la pauvreté. Premiers résultats.

Yenagoa offre le visage radieux d'une cité belle et moderne. Cette ville de 150 000 habitants est la capitale de Bayelsa, l’un des sept États du delta du Niger, au sud de la fédération nigériane. Sur 80 km environ, la route qui la relie à la cité pétrolière de Port- Harcourt a été élargie et bitumée en 2007. De Port-Harcourt, il est à présent plus facile de rallier par autobus les autres villes du delta où, dans certains quartiers, les anciennes planches de bois posées sur des rivières ont cédé la place à des voies bien tracées et bitumées.
Jusqu’en 2007, le delta du Niger, région riche en pétrole, offrait un tout autre spectacle. "Nous avons souffert pendant des décennies, se rappelle Ichie Friday Okeke, un habitant septuagénaire. Nous nous déplacions à l’aide de pirogues. Ceux qui avaient des vélos les portaient sur leurs épaules pour les déposer dans les barques. Dieu merci, aujourd’hui nous avons des routes !"

Révolte des autochtones

 Les infrastructures ne sont pas les seules à changer peu à peu le visage de la région. L’État, des privés et des associations multiplient ces derniers temps les initiatives pour améliorer les conditions de vie des 35 millions d’habitants du delta du Niger. Selon le bureau du gouverneur de Bayelsa, en 2008, 60 % d'entre eux étaient considérés comme pauvres. Paradoxalement, la région est riche en pétrole : c'est la principale zone de production du Nigeria,
Sixième producteur d’or noir au monde, deuxième économie du continent avec un PIB de 200 milliards de dollars. Le pétrole  contribue pour 80 % aux recettes d’exportation de la fédération.Installées dans le pays depuis les années 1950, les multinationales occidentales (Shell, Chevron, etc.), sont accusées, avec la complicité de politiciens corrompus, d'y avoir exploité des gisements sans aucun respect de leurs engagements en faveur des populations : aucune infrastructure dans des localités polluées par les déchets déversés par les compagnies y compris sur des sites sauvages. En août 2004, le sénat nigérian avait demandé à Shell de payer 1,5 milliard de dollars aux communautés comme compensation pour avoir pollué la région. En vain…
Une injustice insupportable pour certains. Nées dans les années 80, les révoltes des autochtones se sont par la suite radicalisées avec la création de plusieurs groupes armés, dont le MEND (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger), qui ont commencé à mener, depuis 2006, des actes de sabotage contre les compagnies : destruction d'installations, enlèvements d'expatriés, etc. Harcelées, des sociétés comme l’américaine Wilbros ont quitté la région, d’autres y ont réduit leur présence. Du coup, la production nationale de pétrole brut était passée de 2,3 à 1,6 millions de barils entre 2006 et 2008, soit une chute de plus de 30 %.

Calmer les tensions

Pour tenter de calmer les tensions et éviter l’effondrement de l’économie nationale, Olusegun Obasanjo, l’ancien président (1999-2007), avait créé en juin 2000 la Commission nationale pour le développement du delta du Niger (CNDDN). La même année, a été construite dans l’Etat de Bayelsa, l’université régionale, un édifice somptueux qui fait aujourd’hui la fierté des habitants. "Entre 2000 et 2008, de nombreuses routes et écoles ont été construites de même que des dispensaires", selon Timi Alaibe,conseiller du prédient Goodluck Jonathan sur les affaires du delta du niger. Depuis 2001, environ 250 fontaines auraient déjà été installées dans l’ensemble du Delta.
Un programme pour les jeunes a par ailleurs abouti à la création de clubs locaux de football, Bayelsa United et Ocean boys. L’Ong Peace Mission Office (Centre de la mission pour la paix), créée en juillet 2007 par l’épouse du gouverneur de Bayelsa, Alayingi Sylva, estime de son côté avoir installé 100 clubs de lutte contre le VIH/sida dans des écoles, traité 1 000 enfants myopes et soigné gratuitement 5 000 femmes, également sensibilisées à la paix. En mai 2005, le couple Itonyo, des opérateurs économiques, a pour sa part lancé le Quantum Project Limited, une initiative qui, appuyée par divers partenaires (banques, compagnies pétrolières…), a formé selon ses responsables 8 000 personnes à l’aviculture et à l’agroalimentaire. Plus de la moitié de celles-ci seraient à présent à leur propre compte.
À Rivers, un autre État du delta du Niger, ces initiatives ont permis de réduire de façon spectaculaire le taux de chômage. Selon J. O. Akara, directeur de cabinet du ministère du Commerce, celui-ci est ainsi passé de 80 % avant 2000 à 30 % en 2007. Du coup, "moins de jeunes s’adonnent à la criminalité alors que, jusqu’en 2007, ils nous défiaient avec des armes sophistiquées", témoigne le lieutenant-colonel Musa Sagir, de la force conjointe (police/armée) fédérale de maintien de la paix dans le delta.
Le nombre de bénéficiaires des projets reste cependant limité. Quant aux agressions contre les installations des sociétés pétrolières et aux enlèvements, ils n'ont que légèrement diminué depuis 2006. Il faudra sans doute encore du temps pour que le développement éteigne durablement le mécontentement et la violence.

Monday, December 13, 2010

LETTRE AU PREDIENT NIGERIAN GOODLUCK JONATHAN

                                                                                                           
Excellence, Mr le président  Goodluck Jonathan 


      J’avais voulu vous faire part de mes remarques sur votre page du réseau social facebook que vous aimez bien.Mais dans le but de partager mon opinion avec mes amis francophones, j’ai décidé de vous écrire en Français.Je sais qu’il y a des interprètes et traducteurs à la présidence pour vous traduire ma lettre. Bref, monsieur le président, je voudrais tirer votre attention sur certaines maladresses qui pourraient vous barrer la route pendant l’élection primaire pour l’investiture de votre parti politique, le parti démocratique du peuple,PDP au pouvoir entre vous et l’ancien vice-président  Atiku Abubakar le mois prochain.
     Excellence, on vous reproche le fait que vous n’êtes pas maitre de vos paroles comme si vous êtes ‘’téléguidés’’ par quelqu’un ( ?) et que vous prenez des décisions avant de  peser le pour et le contre. Je vous cite quelques exemples : Au lendemain de la piètre prestation de l’équipe nationale de football, les super eagles au mondial sud-africain, vous aviez décidé de retirer l’équipe des compétitions internationales pour deux ans. Une décision applaudie par le public sportf, mais vous aviez fait marche arrière quelques jours après. Votre geste,selon vous, était motivée par la pression des jeunes nigérians sur le mur de votre page facebook. Le 1er mai, jour de la fête du travail, vous aviez promis aux travailleurs nigérians une augmentation de 70 pour cent du smig à compter du 1er juillet 2010. Quatre mois après, quand le syndicat des travailleurs a lancé un préavis de grêve, vous aviez déclaré que seul le conseil d’Etat composé d’anciens chefs d’etat et des 36 gouverneurs de la fédération peut approuver une telle décision.Monsieur le président, la liste de vos maladresses est longue.Hélas, vos adversaires se servent de ces ‘’faux pas’’ contre vous.Ils estiment que vous n’êtes pas ‘’politiquement’’ mûr et que vous manquez d’expérience pour gouverner le Nigeria. C’est sans doute la raison pour laquelle, le président de la commission électorale, Attahiru Jega vous a joué un sale tour. En juilet dernier, ce dernier avait déclaré qu’il avait besoin de 89 milliards de nairas ( environ 267 milliards de F cfa ) avant le mois d’août en vue d’organiser les élections en décembre 2010. Vous aviez paniqué et ordonné au gouverneur de la banque centrale et au ministre des finances de débloquer immédiatement le montant en question. Quand Jega est rentré en possession de son budget, il a fait savoir qu’il n’est plus en mesure d’organier les élections cette année.
      Monsieur le président, si vous aviez donner à Jega, une partie de son budget, il aurait  entamé le processus pour ces élections,sachant bien qu’il a un reliquat à recupérer. C’est ce que votre prédécesseur et parrain Olusegun Obasano avait fait pendant les SELECTIONS GENERALES de 2007, je dis bien SELECTION parcequ’il n’ y a pas eu d’élections en 2007.Obasanjo nous avait imposés feu Umaru Musa Yar’Adua et il  vous a été imposé à feu Yar’Adua. C’est pourquoi, ce dernier ne vous avait jamais fait confiance jusqu’à sa mort. Même quand il était malade, il avait préféré gouverner depuis son lit d’hôpital que de vous céder le pouvoir. La conséquence des SELECTIONS GENERALES de 2007 est que l’élection de plusieurs gouverneurs a été annulée. En un mois, votre parti, PDP a perdu deux Etats ( Ekiti et Osun, tous deux dans le sud-ouest ) au profit du principal parti de l’opposition, Action Congress of Nigeria, ACN.Ce qui vous fait une centaines de délégués en moins pour l’élection primaire de votre parti en janvier contre Atiku Abubakar qui est en train de remuer terre et ciel pour vous ravir cet billet. Excellence, il semble que vous êtes en ballotage. Mais quelqu’un m’a dit que vous comptez sur les manoeuvres de votre parti, le PDP pour gagner. Après tout, votre parrain, Olusegun Obasanjo est le président du conseil d’administration de ce parti.
       Monsieur le président, je voudrais que vous soyez plus agressif et de ne compter sur personne pour gagner.Sinon, ces mêmes gens vont vous mettre le bâton dans les roues. Présido, à l’instar des jeunes nigérians, je vous aime aussi, c’est pourquoi je vous adresse cette lettre. Au fait, Excellence, on pensait que votre accession au pouvoir allait ramener la paix dans la région pétrolière du delta du niger, votre région. Au contraire, la situation empire. Vos ‘’frères’’ du delta du niger vous embêtent tellement que vous aviez demandé à l’armée de les mater. Des cetaines d’entre eux auraient été tués y compris des innocents. Et vous aviez félicité les soldats pour travail bien. Aaah Présido !!!! Pensez –vous que vous pouvez compter sur leurs voix en 2011 ? Quelqu’un me disait que vous voulez prouver par ce geste maladroit que vous pouvez aussi faire comme les « autres » : les dictateurs qui ont passé 25 ans au pouvoir. Hmmmm, présido, on tue vos « frères » et vous vous rejouissez. En tout cas. vous disposez de trois mois pour vous racheter.
      Excellence ! Vous aviez promis à la population de l’électricté ininterrompue en décembre 2010. C’est bientôt la fin de décembre, et depuis trois mois, il n’y a pas de courant dans une partie de Surulere où j’habite. Il y a des quartiers qui n’ont pas d’électricité depuis six mois.J’ai peur que la situation n’empire si vous êtes élus en 2011. C’est ce que votre prédécesseur Olusegun Obasanjo avait fait . Lorsqu’il est arrivé au pouvoir en 1999, le Nigeria produisait 4.000 mégawatts d’électricité par jour. En huit ans, il avait englouti 13 milliards de dollars dans le secteur électrique qui ne produit que 2500 Mégawatt par jour depuis 2006. Il nous avait promis la lumière mais il a achété l’obscurité avec 13 milliards. Présido ! Il semble que vous êtes en train de  lui emboiter le pas. Pourtant, vous savez tous le problème. Les importateurs de groupes électrogènes et les concessionnaires du gas-oil constituent l’obstacle à la guérison de ce mal. Hélas ! Ils sont  intouchables parceque ce sont eux qui  financent parfois les élections au Nigeria. Je veux dire l’élection du candidat du parti au pouvoir.
      Excellence, il y a huit mois que vous êtes arrivés au pouvoir, la population n’a encore rien vu de concrêt . Vous aviez pourtant la bonne volonté. On a l’impression que vos parrains vous empêchent de « travailler ». Certains disent même que si vous êtes éventuellement élu en 2011, il n ‘y aura pas grand changement dans le pays. Présido, il est temps que vous vous « libérés » de vos parrains. Sinon, vous allez decevoir ceux qui vous ont soutenus jusqu’à ce niveau. Rappelez –vous, vous n’êtes pas politicien. Raison pour laquelle, vous deviez faire beaucoup attention. Savez-vous que votre adversaire Atiku Abubakar est en train de mettre les bouchées double pour l’investiture du parti au pouvoir. Et l’un des pères fondateurs de ce parti, PDP créé le 18 août 1998, Ibrahim Babangida menace de quitter le parti si la rotation du pouvoir entre le sud et nord n’est pas respectée. En claire, il veut dire qu’il va quitter le PDP si Atiku ne gagne pas l’élection primaire. Presido, je vois en perspective un exode massif des haoussas vers le principal parti de l’opposition, Action Congress of Nigeria.Ce qui vous serait préjudiciable. En tout cas « there is fire on the mountain ».Il y a le feu sur la montagne comme on le dit en Anglais.
        Monsieur le président, il est temps que vous vous réveillez pour prendre le train marche au risque de decevoir vos partisans.


God bless Nigeria !


Friday, December 10, 2010

LAGOS NEW LOOK


Lagos new look...Ici, la sortie du quartier « race course »,juste avant l’hôpital  de Marina....
                                       
PHOTO : Daouda Aliyou

Tuesday, December 7, 2010

Le Français: Langue du business au Nigeria


Par  Daouda Aliyou


     Avec un début difficile dans les années 1960, rélégué à l’arrière plan en 1980 et resuscité en 1997 par l’ex dictateur feu Sani Abacha, le français est maintenant un atout supplémentaire pour faire carrière et des affaires au Nigeria.           

     Début difficile
         «  Le  Français au Nigeria est comme un roseau qu’on plie et qui ne rompt pas » c’est en ces termes que le professeur  Samuel Ade Ojo, premier directeur du village français et professeur à l’université de Lagos décrit l’histoire du Français qui a connu bon nombre de péripéties dans ce pays le plus peuplé du continent avec plus de 140 millions d’habitants où, à côté de l'anglais, existent plus de 400 langues locales dont les plus parlées sont le haoussa, le yoruba et le ibo.
      L’ histoire du Français dans les institutions nigérianes remonte dans les années 1960. « J’ai commencé à apprendre les rudiments de la langue française en 1962 à l’université d’Ibadan » se rappelle le Professeur Olusola Oke. Cependant  l'octroi aux étudiants de bourses de stage en France a donné un coup de fouet à la promotion du français qui, dans les années 1970  faisait partie des matières obligatoires dans les écoles secondaires à travers le pays.Les étudiants  qui n’avaient pas de bourse de stage en France étaient envoyés dans les pays francophones tels que Togo, Niger, côte-d’Ivoire au compte du gouvernement fédéral en vue de la perfection de la langue.
        Hélas, l’enthousiasme enregistré au niveau de l’apprentissage du Français entre 1960 et 1980 a pris un coup vers la fin des années 1980 sous le régime de Shehu Shagari. En effet la promotion des langues locales dont l’enseignement était devenu obligtoire dans les écoles secondaires a entrainé le déclin du Français classé alors parmis les matières facultatives. Pire, la conjoncture qui a touché bon nombre de  pays dans les années 1990 a contraint  le gouvernement fédéral à mettre fin au programme d’immersion lingustique dans les pays francophones pour les étudiants nigérians. Ainsi fut créé le village français du Nigeria.Ce centre de perfectionnement en français pour les étudiants en lettres modernes des 89 universités du Nigeria  se trouve  à Badagry, ville située à la sortie sud de Lagos, la capitale économique.

Nouveau départ
      En 1997, l'ex-dictateur Sani Abacha décida de réhabiliter le Français en faisant de lui la deuxième langue officielle du pays. Une décision non appliquée, suite à son décès, mais qui a tout de même amené le gouvernement de l'ancien président Olusegun Obasanjo à rendre le français obligatoire dans l'enseignement secondaire alorsqu’il est égalemnt enseigné dans les écoles primaires privées. À son tour, la France, dont le deuxième client sur le continent est le Nigeria, après l'Afrique du Sud, fait de la coopération culturelle et de l'enseignement du français ses domaines d'action prioritaires. Elle appuie le Village français (par des stages de recyclage du corps enseignant, la création d'une bibliothèque francophone), fait construire dans le pays diverses infrastructures (centres culturels, Alliances françaises, écoles et lycées français), etc. De 2005 à 2008, son ambassade a co-financé allAfrica pour la réalisation d'émissions en français diffusées par la radio de l'université fédérale de Lagos.
Depuis fin 2007, l’Alliance française de Lagos en collaboration avec l’Ambassade de France au Nigeria financent la diffusion de programme en Français ( journal parlé et variété) sur la même station .
           Ainsi, renait l’engouement pour l’apprentisage du Français au Nigeria. Depuis 2000, la langue  suscite un intérêt croissant. Une étude réalisée en 2002 par le British Council, indique que 85 % des 18-35 ans « souhaitent apprendre le français ». Outre les étudiants, des élèves, employés, hauts cadres administratifs, juristes et commerçants suivent des cours de langue au Village français ou dans d'autres centres de formation. Tous avancent la même raison : la maîtrise du français, à côté de l'anglais, offre davantage de possibilités d'emplois et d'affaires.  Hélas, ces étudiants regrettent l’absence de publications en Français,obligés de se contenter des journaux venant des pays francophones et de la France.
          Les statistiques sont rares mais, de l'avis de tous, le nombre de Nigérians qui parlent plus ou moins bien le français ne se compte plus en milliers comme dans les années 60 et 70, mais plutôt en millions. La plupart d'entre eux se trouvent à Lagos, Port Harcourt et Warri, au sud du pays. Il n'empêche qu'ils constituent encore une minorité dans ce pays, le plus peuplé d'Afrique. Pour inverser la tendance, il faudrait doubler le nombre d'enseignants spécialisés, estimés pour le moment à 6.000, souhaite l'universitaire Muhammad Sanusi Muhammad, dans une étude sur l'enseignement du français au Nigeria publiée en 2005. Il importe aussi, renchérit-il, d'encourager les meilleurs étudiants à poursuivre leurs études en français dans des secteurs variés comme "l'économie, l'informatique, la technologie, la médecine, etc. afin d'obtenir des débouchés plus lucratifs au terme de leurs études universitaires". Histoire que le mot business prenne tout son sens aussi en français au Nigeria.


Monday, December 6, 2010

LES POLICIERS NIGERIANS : LA HONTE !




Voyez ce que font les policiers nigérians ! Ceux qui sont censés protéger la population...
Qui va les séparer ? C’est la question que je me pose aussi....

Nigeria : le réveil d’un géant encore fragile

Rattraper l’Afrique du Sud dans trois ans, se hisser parmi les vingt économies les plus développées d’ici 2020. La feuille de route du Nigeria reste à la portée de son potentiel. A condition d’endormir les vieux démons.

Avec ses 134 millions d’habitants, 200 groupes ethniques et 500 langues parlées, le Nigeria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Sixième producteur d’or noir au monde, deuxième économie du continent avec un PIB de 200 milliards de dollars qui devrait, selon les prévisions, dépasser celui de l’Afrique du Sud dans trois ans. La marge de progression est importante, le PIB par habitant n’excédant pas 924 dollars par habitant en 2007.

Vision 2020

Actuellement, tous les programmes économiques sont déclinés autour de la vision 2020, censée hisser le pays parmi les vingt premières économies du monde. La stabilité retrouvée, avec, pour la première fois, une transition démocratique à la régulière, conjuguée à un cours de baril élevé, autorise toutes les projections.

Sixième producteur d’or noir au monde, deuxième économie du continent avec un PIB de 200 milliards de dollars qui devrait, selon les prévisions, dépasser celui de l’Afrique du Sud dans trois ans.

Jamais cette ancienne colonie britannique, indépendante depuis 1960, n’a été autant courtisée par les investisseurs étrangers, au grand profit des 260 compagnies cotées à la Bourse de Lagos. Véritable vitrine du pays, la Nigerian Stock Exchange cumulait une capitalisation boursière de 103 milliards de dollars à la fin de 2008, avec une forte attractivité liée à une réglementation souple. Aucune restriction n’est appliquée sur les capitaux étrangers investissant en bourse.



Le fédéralisme à la Nigériane

Depuis le retour du pouvoir aux civils en 1999, Olusegun Obasanjo, premier président élu de cette nouvelle ère, a bouclé deux mandats (1999-2003 et 2003-2007) avant de céder le fauteuil à feu Umaru Musa Yar’Adua dans un scrutin serré et contesté par l’opposition. Mais trois ans après, il est clair que ni feu Yar’Adua ni son remplaçant Goodluck Jonathan est aussi loin d’un Medvedev que l’est Obasanjo d’un Poutine. Il ne s’agit pas d’un scénario à la russe, claironnent les observateurs qui ne manquent pas de souffle pour faire l’éloge du fédéralisme à la Nigériane. En effet, ce pays est réparti en 36 Etats et 744 gouvernements locaux. La capitale de l’Etat fédérale est, depuis 1991, transférée à Abuja, alors que Lagos reste le poumon économique du pays. Si tous les espoirs sont permis face aux potentialités énormes du Nigeria, il n’en demeure pas moins que l’envolée économique reste liée à la paix civile, menacée par des conflits religieux et par les violences dans le delta du Niger.



Pétrole et gaz

Membre de l’OPEP depuis 1971, le Nigeria est en perpétuelle réforme depuis les années 80. Le processus s’est accéléré durant le second mandat du président Obasanjo, qui a libéralisé l’import, le taux de change de la monnaie locale (naira), réformé la fiscalité et le secteur bancaire et introduit une nouvelle loi sur les fonds de pension. Ces assouplissements n’ont pas touché la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), encore moins la Nigerian Liquefied Natural Gas Company (NLNGC), restées deux bras armés de l’Etat dans les secteurs du pétrole et du gaz.




Friday, December 3, 2010

RUE DE LAGOS


Une idées des rues de la capitale économique, Lagos  suite aux travaux de réhabilitation entrepris depuis 2007 par le gouverneur Babatunde Fashola.Fini donc les embouteillages d’enfer qui caractésaient jadis la ville peuplée de 17 millions d’habitants.
Cette photo montre l’entrée du quartier CMS.....

PHOTO : Daouda Aliyou

Thursday, December 2, 2010

Gambie, Nigeria - Trafic d’armes iraniennes en Afrique

Par Natalie Nougayrède : Le Monde

Deux membres d’une branche spéciale des Gardiens de la révolution impliqués.

La Gambie a rompu ses relations diplomatiques avec Téhéran
Une affaire de trafic d’armes impliquant une branche spéciale des Gardiens
iraniens de la révolution, la force Al-Qods, sème depuis plusieurs semaines la
zizanie entre ­Téhéran et deux pays d’Afrique, le Nigeria et la Gambie, que
l’Iran cherchait à courtiser dans sa quête d’appuis extérieurs. La Gambie a
annoncé, mardi dernier, la rupture de ses relations diplomatiques avec l’Iran,
priant tous ses représentants de quitter le pays dans les quarante-huit heures.
Le Nigeria a quant à lui adressé, le 12 novembre, une notification formelle au
Conseil de sécurité des Nations unies, faisant état d’une possible violation par
l’Iran des résolutions de l’ONU qui, depuis 2007, lui interdisent d’exporter des
armes.Tout commence le 26 octobre, lorsque les douaniers nigérians saisissent dans le port de Lagos une cargaison d’armes. Dans treize conteneurs, ils trouvent des lance-roquettes, des armes automatiques, des grenades, des obus de mortier, des munitions. Le tout en provenance d’Iran, où les conteneurs ont été chargés dans le port de Bandar-Abbas, puis affrétés vers l’Afrique par un navire du transporteur maritime français CMA-CGM. Cette société a rapidement précisé que  les conteneurs étaient déclarés sous la mention «paquets de laine de verre et palettes de pierres», et chargés par un commerçant iranien dont le nom ne figurait sur aucune liste de sanctions de l’ONU.

Quelle destination?

A qui les armes étaient-elles destinées? Les services de sécurité du Nigeria
soupçonnent qu’elles devaient être acheminées vers l’un des groupes rebelles
agissant dans ce pays. Mais selon le ministre iranien des Affaires étrangères,
Manouchehr Mottaki, «la cargaison devait transiter par le Nigeria» vers «un Etat
de l’Afrique de l’Ouest». Le pays en question serait la Gambie, qui a invoqué ce
trafic d’armes pour rompre avec l’Iran.
L’épisode est d’autant plus embarrassant pour Téhéran que la saisie de la
cargaison a donné lieu à l’identification de deux Iraniens impliqués dans ce
trafic. Tous deux appartenant au corps des Gardiens de la révolution, l’armée
idéologique du régime. L’un, Azim Aghajani, a été inculpé de trafic illégal
d’armes par la justice nigériane. Il s’était réfugié à l’ambassade iranienne à
Abuja, avant d’être remis aux autorités locales.
L’autre, se présentant sous le nom de Sayed Akbar Tahmaesebi, a été identifié
comme le commandant du corps Afrique de la force Al-Qods, la branche des
Gardiens de la révolution qui agit à l’extérieur de l’Iran, indique-t-on de
source occidentale. Il portait un passeport diplomatique et s’était rendu au
Nigeria avec une lettre de recommandation du Ministère iranien des affaires
étrangères. Signe de l’importance de cet homme aux yeux du régime iranien,
Manouchehr Mottaki s’est rendu en urgence à Abuja pour s’entretenir avec son
homologue nigérian. Il est ensuite rentré à Téhéran accompagné de ce deuxième Iranien, indique-t-on de source occidentale.

Leviers de déstabilisation

La force Al-Qods s’intéresserait à l’Afrique pour de multiples raisons. Pour y
trouver des sources de devises au moyen de différents trafics, mais aussi pour
chercher à disposer de leviers de déstabilisation, notamment dans des Etats qui
comptent pour les flux mondiaux de pétrole, comme c’est le cas du Nigeria. Le 19 novembre, la police nigériane a par ailleurs découvert, dans une autre cargaison arrivée à Lagos, 130 kg d’héroïne en provenance d’Iran.

Tuesday, November 23, 2010

NIGERIA : Les guides religieux prêchent pour la richesse

Les très nombreuses Eglises évangéliques et organisations religieuses du Nigeria, privées de diffusion télévisée depuis 2004, attirent aujourd'hui les fidèles en les aidant à créer des activités économiques ou en les employant dans leurs entreprises. Une stratégie qui rapporte à tous.

À qui lui demande le secret de sa réussite, le Nigérian Jerry Nwachuku répond sans hésiter : "À mon Église, Christ Embassy". En juillet dernier, ce chrétien évangélique, tailleur de profession, a reçu de son Église un crédit de 300 000 nairas (1830 €) remboursable sur dix-huit mois, afin d’ouvrir un atelier de couture. "C’était au cours d’une séance de prêts sans intérêt aux fidèles désireux de monter leurs propres affaires, continue-t-il, enthousiaste. Cinq mois après, ça roule bien pour moi et ma foi en est fortifiée !" Jelilat Rasheed, une musulmane, handicapée physique, affiche la même satisfaction. Grâce à l’organisation islamique Nasir-Ulahi-Il-fathi Society of Nigeria (Nasfat), cette ancienne mendiante à Lagos, la métropole économique, est devenue, depuis un peu plus d’un an, une vendeuse de Nasmalt, une boisson non alcoolisée produite par Nasfat. "Aujourd’hui, je gagne assez d’argent pour subvenir à mes besoins", se réjouit-elle.
Comme eux, nombreux sont les chrétiens et les musulmans nigérians à apprécier l’amélioration de leurs conditions de vie grâce au soutien de leur Église ou confrérie religieuse. Ces témoignages élogieux s’expliquent par la nouvelle stratégie mise au point par différentes confessions, notamment les milliers de sectes et Églises évangéliques, pour garder leurs fidèles et en recruter de nouveaux.

"La pauvreté est un péché"

Jusqu’en 2004, la plupart d'entre elles payaient les chaînes de télévision pour retransmettre leurs séances populaires de prêches et de miracles. Très efficaces, ces émissions attiraient les foules. Dans ce pays de 150 millions d’habitants, le plus peuplé d’Afrique, avec un taux de chômage supérieur à 40 % selon la Nigeria Directorate of Employment (Nde), l’agence de l’emploi, les gens, nombreux à vivre avec moins d’un dollar par jour, sont sensibles aux promesses d’une vie éternelle et de guérison miraculeuse. Mais les dérives (escroqueries massives au profit des pasteurs, prostitution, envoûtements…) trop fréquentes ont, en 2004, poussé le gouvernement fédéral à suspendre la diffusion télévisée des prédications et des séances de miracles et à n’autoriser que la retransmission des émissions religieuses éducatives.
Du coup, les pasteurs et gourous, dont plusieurs sont de "super riches" selon le sociologue Faith Oluwaremilekun Kajola, ont changé de stratégie. "Accusés de s’enrichir sur le dos des fidèles, ils ont décidé de prouver le contraire en aidant leurs fidèles à prospérer", analyse Agunbiade Olorungbebe, psychologue. Bien conscient aussi qu'en augmentant leurs revenus, ils accroissent aussi les leurs…
Ainsi, dans ses sermons, Enoch Adeboye, chef du The Redeemed Christian Church of God (Rccg), encourage ses fidèles à "avoir le sens des affaires". David Oyedepo, du Living Faith Church Worldwide alias Winners Chapel, assène : "La pauvreté est un péché, voire une malédiction qu’on doit rejeter". Les Églises multiplient ainsi les séminaires de formation sur la gestion et la création d’entreprises. "En février dernier, j’ai assisté à un de ces ateliers, témoigne le photographe Messiah Ngozi, du Truth Foundation Pentecostal Church. J’en ai tiré des idées qui m’ont permis de mettre en place en juin un studio moderne qui emploie cinq agents."

‘’Il y a maintenant de l’ordre et du sérieux…’’

Les Églises investissent aussi dans la création d’entreprises, une autre manière de gagner de l'argent. Winners Chapel, qui détient 500 ha à Otta (60 kilomètres de Lagos), dispose actuellement de diverses structures - université, restaurants, imprimerie, etc. - qu’animent plus de 1 300 employés, tous ses adeptes. Quant à Rccg, elle a créé en 2005 Dove Media, une agence de communication et de publicité prospère. Emboîtant le pas aux chrétiens, Nasfat a ouvert, fin 2005, Tasfan Beverages Limited, une brasserie qui produit Nasmalt. 
Outre l’afflux des fidèles, les Églises et organisations religieuses suscitent aujourd'hui de plus en plus de sympathie dans l’opinion publique. "Elles contribuent au développement économique du pays en réduisant le taux de chômage", reconnaît Faith O. Kajola. "Certaines sont devenues de véritables centres de formation que nous devons encourager", renchérit Igwe Aja-Nwachukwu, l’ancien ministre nigérian de l’Éducation. Le gouvernement fédéral a même assoupli sa position en les autorisant, depuis 2006, à reprendre uniquement les diffusions télévisées des prêches, car, estime Sunday Mba, président de l’Association des chrétiens du Nigeria, il y a maintenant de l’ordre et du sérieux dans ce que nous faisons !".

Par Daouda Aliyou


Monday, November 22, 2010

50 ans d'indépendance, beaucoup de pétrole et peu de développement

En quelques minutes, une dizaine de commerçants ont grimpé sur le toit du gigantesque marché d'Oshodi, à Lagos, où sont installés leurs petits générateurs qu'ils démarrent dans un vrombissement de tondeuse. Coupure d'électricté. Tout ce qu'il y a de plus commun ici.
Cinquante ans après son indépendance, le Nigeria, une puissance pétrolière, vit quasiment dans le noir. Pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, l'ex-colonie britannique qui a marqué cet anniversaire vendredi 1er octobre dernier, ne produit qu'environ 3.500 megawatts d'électricité par jour.

Une quantité bien loin de répondre aux besoins des Nigérians. A titre de comparaison, l'Afrique du Sud produit environ 43.000 megawatts, pour 50 millions d'habitants.

"Après 50 ans d'indépendance, on n'en est nulle part côté courant (...) Chaque Nigérian a un générateur", se lamente Anthony Ekeke, vice-président du marché électronique d'Oshodi.

Une situation plus que paradoxale pour le huitième exportateur mondial de brut qui tire environ 80% de ses revenus des hydrocarbures extraits du delta du Niger, région pétrolifère du sud.

Permier producteur africain, le Nigeria pompe actuellement 2,14 millions de barils par jours. Mais les milliards de pétrodollars engrangés depuis la découverte d'or noir en 1956 n'ont pas été synonyme de développement pour la gigantesque fédération.

Les infrastructures du pays sont dans un état de délabrement avancé et la plus grande partie de la population vit dans la pauvreté.

D'importants secteurs d'activités, en premier lieu l'agriculture autrefois très développée, ont été délaissés à la faveur de l'émergence d'une "mono-économie" qui a enrichi une toute petite élite très puissante.

"Le secteur pétrolier a été vampirisé par l'Etat nigérian, par l'élite politique. D'après leur perception de la politique, tout tourne autour de qui a accès au pétrole, qui contrôle le pétrole et qui contrôle les revenus", regrette le professeur Daniel Omoweh, professeur de relations internationales à la Covenant University, dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest).

Même constat pour Pat Utomi, économiste politique de renom et candidat à la présidentielle de 2011, qui estime que la nation est actuellement dirigée par "toutes sortes de voleurs".

Selon lui, le pays s'en serait mieux sorti sans le pétrole et la corruption à grande échelle qui s'est parallèlement développée au fil des décennies, notamment durant les régimes militaires.

Autre paradoxe, le Nigeria importe son carburant car ses quatre raffineries ne fonctionnent quasiment pas, résultat selon les observateurs de la mauvaise gestion, de la corruption et de la pression exercée par des lobbys tirant profit de ces importations très lucratives.

"Dans nos rêves, le Nigeria devait devenir la puissance africaine, une puissance qui compterait sur la scène politique mondiale", se souvient l'ancien ministre Femi Okunnu, 77 ans.

"Malheureusement, nous avons perdu notre temps et nos ressources (...) La corruption et surtout l'absence de vision de la part de nos dirigeants nous a ramenés de nombreuses années en arrière", déplore-t-il.

Le delta du Niger, dont les populations, très pauvres, affirment avoir été appauvries par l'exploitation pétrolière qui a souillé leur eau et leurs terres, est le théâtre de violences depuis des années.

Des groupes armés affirmant agir au nom d'une plus juste répartition de la manne ont maintes fois saboté des oléoducs, attaqué des plateformes et kidnappé des employés du secteur pétrolier.

 Le parlement examine actuellement un projet de réforme du secteur qui pourrait, selon certains, améliorer la situation et garantir une meilleure gestion des revenus du brut.

Saturday, November 20, 2010

INTERVIEW: Mujahid Dokubo Asari

Ancien leader d’un mouvement armé pour la défense des intérêts du delta du Niger, Mujahid Dokubo Asari est aujourd’hui membre du principal parti d’opposition du Nigeria. Pour lui, la fin de la violence dans le Sud pétrolier passe par l’organisation d’élections transparentes.
Pour protester contre la gestion de la manne pétrolière au Nigeria, Mujahid Dokubo Asari se présente, sans succès, à diverses élections. Il fonde ensuite en 2004 la Force des volontaires du peuple du delta du Niger, le plus important groupe armé de cette région. Pendant un temps, son mouvement bloque la production, mais sans détruire les installations pétrolières comme le font d’autres mouvements.
Arrêté en 2006 pour haute trahison sous l’ex-président Obasanjo, il est relâché un an plus tard par le président Yar’Adua qui, soucieux de pacifier la région, accorde l’amnistie à de nombreux militants armés. À 45 ans, Mujahid Dokubo Asari milite aujourd’hui pacifiquement dans l’opposition.

Q : Qu'est-ce qui justifie votre engagement ?

Mujahid Dokubo Asari : Les agitations dans la région remontent aux années 50 avec la découverte du pétrole. Nous réclamons le contrôle de nos ressources. À défaut, un partage équitable des retombées et le développement de la région. Le gouvernement nigérian tire 95 % de ses revenus de notre territoire. Ce sont nos ressources qui ont servi à développer Abuja, Lagos, Kano, Kaduna et autres. Pourquoi pas le delta du Niger ? On accorde un reversement de 13 % des recettes pétrolières à la région. Une piètre récompense partagée entre les acolytes du pouvoir central.

Q : Que voulez-vous dire ?

M. D. A. : Presque tous les gouverneurs des États de la région pétrolière sont issus du Parti démocratique du peuple (PDP) au pouvoir. Cette tendance est manifeste depuis l’indépendance du Nigeria en 1960. Le pouvoir central nous a toujours imposé des gouverneurs issus d’élections frauduleuses. Ces derniers pillent nos ressources avec la complicité des compagnies pétrolières installées dans la région. C’est l’injustice que nous dénonçons. Plus de 70 % de nos populations sont pauvres ; il n’y a pas d’emploi pour les jeunes et pas d’infrastructures. Pourtant, la région produit chaque jour près de 2 millions de barils de pétrole brut !
Q : Est-ce une attitude délibérée des divers régimes de ne pas développer la région pétrolière? Sinon, qu’en est-il exactement ?

M. D. A. : La guerre civile de 1967 à 1970, au cours de laquelle le Sud (les Ibos) voulait créer la république du Biafra, continue de hanter les gouvernants. Le pouvoir central pense que si notre région se développe, nous allons organiser la sécession. C’est pourquoi on nous fait des promesses illusoires depuis des décennies avec la création d’une commission pour le développement de notre région, puis d’un ministère. On n’a pas mis en place des commissions pour développer les autres villes, pourquoi alors une commission pour notre territoire ?
Q  : Quelle est, selon vous, la solution à cette crise ?

M. D. A. : C’est l’organisation d’élections libres et transparentes qui permettront aux militants que nous sommes de prendre les commandes de la région et de la développer. C’est dans cette logique que mes partisans et moi avons adhéré au principal parti d’opposition (Action Congress) avec l’espoir qu’en 2011, il y aura des élections transparentes, ce qui nous permettrait d’occuper des postes de direction. Nous ne comptons plus sur le pouvoir central. Dans moins de deux ans, le président Yar’Adua achèvera son mandat sans rien réaliser dans la région. Une autre administration viendra avec une nouvelle feuille de route. Comme c’est le cas depuis 50 ans.
Q : Que pensez-vous de l’amnistie accordée en juin dernier aux milices armées par l’ancien  président feu Yar’Adua ?

M. D. A. : C’est une comédie ! Selon la constitution nigériane, on offre l’amnistie à celui qui a commis un crime et qui a été jugé et condamné par une cour. Ici, le président, unilatéralement, décide d’accorder l’amnistie à des gens qu’il ne connaît pas, juste parce que la production de brut est menacée. Cela n’a pas de sens. Ce n’est pas la solution aux problèmes de la région.

 
Q  : Quelles seront vos priorités si un jour vous accédez au pouvoir politique ?

M. D. A. : Revoir la répartition des revenus pétroliers, créer des emplois à nos militants dont 60 % sont nantis d’un diplôme universitaire, mettre en place les infrastructures sociales et encourager les investissements étrangers dans la région.


  
                                                                                                                                    Daouda  Aliyou

Thursday, November 4, 2010

Nigeria : Lagos, plus belle et plus attrayante

Depuis trente ans, le nom de Lagos, la métropole économique du Nigeria, rimait avec insécurité et insalubrité. Grâce aux travaux de restauration en cours, la ville a embelli et la délinquance reculé pour le plus grand bonheur des habitants et des visiteurs de passage. Et le malheur de ceux que ces opérations évincent sans ménagement.

Hosler Muller, un Allemand, agent d’une compagnie de construction immobilière qui vit au Nigeria depuis 5 ans, n'en croit pas ses yeux. "Jusque-là, dit-il, je n’ai jamais osé circuler tard sur cet échangeur, autrefois berceau des criminels. Avec les travaux de réfection et la sécurité actuelle, je compte faire venir ma famille après les fêtes de fin d’année." À l’instar de cet échangeur de Third mainland bride, d'autres quartiers de la métropole nigériane, forte de 17 millions d’habitants, ont été transformés par les travaux entrepris depuis septembre 2007 par le gouverneur de Lagos, Babatunde Raji Fashola.
L'emplacement du redoutable marché d'Adeniji Adele, réputé pour son insécurité et ses odeurs nauséabondes, est devenu un beau jardin public. Oladapo Bankole, étudiant dans l’État d’Oyo au sud-ouest, ne reconnaît plus le quartier Marina qu’il avait quitté il y a seulement six mois : "C'était autrefois un endroit sale. En descendant du taxi, j’ai été émerveillé de me retrouver dans un quartier propre avec des fleurs bien taillées." Dans le quartier d'Alausa, où est installé le secrétariat de l’administration de Lagos, des bâtiments somptueux semblent avoir poussé dans les jardins qui égaient tous les grands carrefours. La transformation des 118 km d’autoroute qui relient Lagos à Ibadan (troisième plus grande ville du pays après Lagos et Kano au Nord) est tout aussi spectaculaire avec le gazon et les fleurs qui bordent les voies.

L'ambition d'un gouverneur

Le contraste avec l'état de la ville auparavant est saisissant. Lagos n'était jusqu'à 2007 qu'un vaste bidonville couvert d’immondices. Depuis le lancement des travaux, qui devraient durer 3 ans, le même scénario s’observe chaque jour sur les grandes artères. Cinq heures du matin : des camions débarquent des femmes chargées du nettoyage. En blouson orange ou rouge, elles balaient les différentes autoroutes de la ville jusqu’à midi, puis les autres routes jusqu’à 19 h. La circulation ne se faisant alors que sur une voie, cela crée des embouteillages monstres, mais les populations acceptent ces désagréments, "d’autant plus qu’à la fin, cela favorise la fluidité de la circulation et réduit les risques d'accident " apprécie un conducteur.
Six heures : les agents chargés du contrôle et de la régulation du trafic sur les autoroutes, se positionnent jusqu’à 19 h. Pantalon marron, chemise jaune clair, et non armés, ils réglementent la circulation et infligent des amendes de 50 000 nairas (370 dollars) aux conducteurs pour mauvais stationnement et dépassement dangereux. Dix-huit heures : les lampadaires s'allument éclairant les places publiques et certains quartiers. Un beau spectacle et une sécurité retrouvée. Selon Musiliu Smith, président de la Commission pour la réduction de l’insécurité à Lagos, "on enregistrait près de 200 plaintes pour vol et braquage par jour dans les commissariats à la fin de l’année 2007. Depuis 4 mois, on en enregistre moins de 40".
Cette évolution résulte de l'ambition du nouveau gouverneur, élu le 14 avril 2007 pour un mandat de 4 ans renouvelable une fois, de faire de Lagos, l’une des plus belles mégapoles du continent, attirante pour les touristes et les investisseurs. Il dit avoir pour cela le soutien du gouvernement fédéral et de la Banque mondiale qui ont mis à sa disposition les moyens nécessaires, sans toutefois préciser le montant de ces opérations.

De nombreux emplois créés

Trois mois après sa prise de fonction, un contingent de 50 000 agents appelés Kick Against Indiscipline ("Tolérance zéro contre l’indiscipline" – KAI) a été mobilisé de jour comme de nuit afin de démolir les infrastructures construites illégalement. "Nous sommes obligés de travailler 24 heures sur 24 parce que les Lagosiens sont têtus. Quand vous les chassez le matin, ils reviennent le soir", remarque Olajire Adebowale, un agent du KAI.
Au-delà de l'aspect l’esthétique, ces travaux sont créateurs de nombreux emplois. C’est ainsi que 566 petits délinquants ont été engagés à plein temps pour entretenir les jardins. Les vendeuses de fleurs et de plants, quant à elles, se frottent les mains. C'est le cas d'Esther Omokaro qui explique que la forte demande a fait augmenter le prix des plants, passé de 50 nairas (0,38 $) il y a deux ans à 150 voire 500 nairas (1,15 et 4 $).
L'embellissement de Lagos ne fait cependant pas que des heureux. Plus de 10 000 bâtiments ont été détruits, sans dédommagement, après plusieurs ultimatums du gouverneur. Trois mille autres, construits sans autorisation sur le domaine public, le seront dès mars prochain pour élargir l’autoroute de 300 km qui relie Lagos à Sèmè (frontière avec le Bénin). "Depuis qu’on a démoli tous les hangars de fortune sous le pont d’Ikeja (siège de l’administration de Lagos, Ndlr), j’ai du mal à m’en sortir. Je vis grâce à ma famille. Avant, je gagnais 2 000 nairas (16 $) par jour. Maintenant, je suis désœuvrée", se plaint Uju Anyanwu, une coiffeuse. Son hangar a été détruit pour faire place à un jardin. Pour justifier ces mesures radicales, le commissaire à l’Environnement de Lagos, Muiz Bamire, affirme que "c’est le prix à payer, car rien de bon ne se réalise sans sacrifice".

Wednesday, November 3, 2010

Nigeria : la médecine traditionnelle se porte bien

Au Nigeria, la médecine traditionnelle se modernise et affiche une belle santé. Ses praticiens sont désormais identifiés et formés et leurs préparations, certifiées, après avoir été conditionnées en laboratoire. Confrontés aux faux médicaments, de plus en plus de clients y viennent.
Au Nigeria, la médecine traditionnelle a le vent en poupe. Partout dans cet immense pays, le nombre de clients et de points de vente augmente. Cette évolution résulte de la formation en Chine et en Inde de tradipraticiens nigérians et de l’importation de matériels modernes qui, depuis les années 1990, permettent de transformer les matières premières brutes (racines, écorces, feuilles) en gélules, comprimés, etc. Des pharmaciens traditionnels disposent aujourd’hui de petits laboratoires où ils testent et fabriquent leurs spécialités. Ces produits répondent ainsi "aux normes internationales et à l’exigence des gens friands de médicaments naturels plus pratiques", explique un thérapeute traditionnel.
Conscient de l’importance économique et sociale de ces activités, le gouvernement nigérian a créé, en 2008, une agence de développement de la médecine traditionnelle. La Nigeria natural medecine developpement agency a d'abord recensé les opérateurs de ce secteur dont elle a aussi évalué les besoins. Et, cette année, elle a proposé au gouvernement de mettre en place des laboratoires de transformation à grande échelle de plantes (feuilles, écorces, racines, etc.)

"Ces innovations nous rassurent"

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 80 % des Nigérians ont eu, en 2008, recours à cette médecine, qui utilise des substances végétales, animales et minérales, assorties de traitements spirituels. Héritage culturel maîtrisé au départ seulement par une poignée d’initiés, elle est exercée aujourd’hui par des milliers de Nigérians. L’adhésion à l’association des tradipratitiens (active dans chacun des 36 États de la fédération) et une bonne moralité sont requises pour exercer. Les tradithérapeutes sont formés dans des instituts spécialisés dont le plus connu est l'Iris College of natural medecine, créé à Lagos en 2007. Les formateurs sont des professeurs en médecine et en pharmacie, imprégnés de la tradition et ayant une bonne connaissance des vertus des plantes.
Le psychologue nigérian Paul Anayo explique ce retour aux sources par le déclin du système médical moderne (sous-équipement des hôpitaux, fuite des cerveaux), mais aussi par la quantité importante de médicaments contrefaits qui circulent au Nigeria. Dans ce pays où, selon les données récentes de la Banque mondiale, 70 % de la population vit avec moins d’un dollar par jour, la consommation de faux médicaments bon marché endeuille nombre de familles. Lors d’une réunion sous-régionale des douaniers sur la contrefaçon, tenu récemment à Cotonou, au Bénin, le directeur général des douanes de ce pays a révélé que "près de 80 % des médicaments qui circulent en Afrique de l’Ouest sont contrefaits". Au mieux inefficaces, la plupart sont dangereux en raison de leurs effets secondaires.
Les Nigérians estiment que leurs tradipraticiens ont des pouvoirs surnaturels qui leur permettent de diagnostiquer facilement différentes maladies. Plus rationnelle, l’Agence nationale de contrôle des aliments et des médicaments (Nafdac), certifie, depuis 2001, la composition des médicaments et leur mode d’administration. "Ces innovations nous rassurent", indique un client. La Nafdac estime que la certification des médicaments traditionnels a permis à l’État d'engranger plus de 30 millions de $ en 2007.

Un moteur de l’économie nationale


Pour Anselme Adodo, directeur de Pax Herbal Clinic and Research Laboratries, un cabinet traditionnel de soins, cette médecine est parfois mieux adaptée à certains cas, car, selon lui, toutes les maladies ne sont pas naturelles. Certaines résulteraient d'actes de sorcellerie. "Voila pourquoi des praticiens modernes orientent souvent vers nous des cas dont le traitement sort de leur champ d’action", explique-t-il.
Kayodé Farouk, un thérapeute traditionnel, rappelle que ces remèdes naturels ont longtemps été considérés comme réservés aux pauvres. Mais, ils sont plus prisés depuis qu'ils sont présentés comme des médicaments modernes, d'un emploi plus facile. Conséquence, les affaires marchent pour les tradipraticiens qui, aux dires de certains d'entre eux, font partie du club des millionnaires. C’est le cas de Olajuwon Okubena, propriétaire du cabinet Health Forever qui estime à 100 millions de nairas (plus de 470 000 €) son revenu annuel.
Pour le président de l’Association nationale des pharmaciens modernes, Anthony Akhimien, le Nigeria ne fait que profiter du succès des médicaments à base de plantes, en vogue dans le monde entier, en particulier aux États-Unis et en Europe. "Si le gouvernement soutient cette industrie, estime-t-il, elle pourrait constituer un moteur de l’économie nationale comme dans d’autres pays."