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Sunday, January 30, 2011

Migrants-Nigeria : précarité et solidarité pour les immigrés africains

par Daouda Aliyou

Au Nigeria, diplômés ou non, bon nombre de migrants africains vivent de petits boulots et de la solidarité de leurs compatriotes. Leur situation est d'autant plus précaire que les autorités sont, ces derniers temps, beaucoup plus regardantes…

"Au secours ! Pitié !" Jetés dans des fourgons par les forces de l'ordre, des immigrés africains qui ont tout perdu crient leur détresse. En novembre et début décembre derniers, les autorités nigérianes auraient, d’après des témoins, reconduit aux frontières des centaines – certains disent des milliers – d’étrangers qui séjournaient dans différentes villes du pays. Ces expulsés, pour la plupart tchadiens, nigériens et camerounais, auraient été, selon le gouvernement, en situation irrégulière et proches de la secte islamiste Boko Haram. Un agent des forces de l’ordre qui a pris part à l’opération affirme cependant, avoir agi sans vérifier si les étrangers étaient en règle ou pas...
Suspendue au bout de deux mois environ à la suite des critiques de la communauté internationale, cette dernière opération de police est toutefois révélatrice des difficultés quotidiennes que rencontre la majorité des immigrés africains du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 150 millions d'habitants, mais sans politique migratoire explicite et cohérente. "Chaque jour, je fais le tour des commissariats de Lagos pour libérer des compatriotes parfois arrêtés arbitrairement par la police qui leur reproche d'être en situation irrégulière", affirme Urbain Mpugamano, président de l’association des Congolais de RDC.

Grands diplômes, petits boulots

Les étrangers, toutes nationalités confondues, en situation régulière ou non, seraient une quinzaine de millions dans le pays, estiment les services d’immigration. Selon la Commission nigériane de la population et la cellule en charge de l’urbanisme à Lagos, leur nombre aurait plus que doublé ces dernières décennies, atteignant 11 millions en 2005. Parmi eux, trois sur quatre proviendraient de pays voisins également membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Plus nombreux, les immigrés sont de moins en moins présents dans les grandes entreprises, même quand ils disposent des diplômes requis. Un quota d’étrangers y a en effet été mis en place en 2000 par le gouvernement pour donner plus de chance d'être embauchés aux nationaux. Il est de 30 à 40 % selon les sociétés et conditionné à l’obtention d’un permis de résidence. Tout sauf une simple formalité… "Je devais travailler pour la société nigériane des produits pétroliers, mais je n'ai jamais obtenu le permis de résidence. On m'a toujours dit qu'on examinait mon dossier. Pourtant, j'ai fait la demande depuis un an. Voilà comment j'ai perdu ce boulot lucratif", regrette un diplômé tunisien de 28 ans.
Pour éviter le goulot d’étranglement qu’est le permis de résidence qui ne garantit nullement un emploi, des immigrants, diplômés ou non, s’adonnent à de petits métiers tels que la cordonnerie ou le ramassage des ordures, pratiqué par les Nigériens et les Tchadiens. Quant aux Béninois et aux Togolais, ils sont en majorité cuisiniers. Les plus fortunés s’installent à leur compte. C'est le cas de Moctar Cissé, un Nigérien de 45 ans, patron d'une entreprise de décoration intérieure. "Je suis au Nigeria depuis 19 ans. Le plus souvent, je traite avec les personnalités de ce pays. Je demande à mes compatriotes de s'armer intellectuellement avant de partir de chez eux. Avoir des contacts dans le pays de destination est très important."

L'union fait la force

Ceux qui sont en galère au Nigeria apprécient eux de retrouver des compatriotes. "Nous ne pouvons pas rester indifférents à leurs souffrances. Nous avons donc créé une association pour nous rencontrer régulièrement et nous entraider", explique le secrétaire de l’association des Congolais, Reagain Kalumba. Cette association, forte de 3 000 membres sur les quelque 6 000 Congolais vivant au Nigeria, aurait aidé entre 2000 et 2008 une cinquantaine de concitoyens à s’installer à leur compte, surtout comme commerçants. De son côté, la communauté camerounaise au Nigeria, estimée à quelque deux millions de personnes en 2005, a créé deux associations.
Les étrangers ressentent d'autant plus le besoin de s'entraider qu'ils ont parfois le sentiment que l'étau se resserre autour d'eux. Depuis juin 2010 et en principe jusqu'à fin 2011, le gouvernement recense tous ceux qui vivent sur son territoire. Une nécessité aux yeux de cet agent du ministère de l'Intérieur qui a requis l’anonymat, selon lequel ceux qui vivent dans la clandestinité depuis des années sans être inquiétés seraient plus nombreux que ceux en règle.
L’Ivoirien Yacouba, bijoutier, fait partie de ces sans-papiers jusque-là peu "tracassés" par les autorités. "Je suis dans cette situation à Lagos depuis quinze ans et je n'ai jamais eu de problèmes. Je fais mon travail et j'évite d'avoir des histoires avec mes clients. Ici, il faut bien se comporter. C'est le conseil que je peux donner à mes compatriotes qui veulent venir au Nigeria."

Monday, January 24, 2011

NUHU RIBADU

La présidentielle avance à grand pas, la liste des candidats s’allonge. Si les 63 partis politiques décident de présenter un candidat, une soixantaine seront en lice.Mais quatre pèsent véritablement sur la scène politique. Parmi ces quatre, seul Nuhu Ribadu du principal parti de l’opposition, Action Congress of Nigeria pourrait donner du fil à retordre au président sortant, Goodluck Jonathan. En dépit de sa popularité, il a commis une erreur grave qui pourrait jouer contre lui, découvrez vous même cette erreur dans sa carte de visite que je vous présente en Anglais.

Ribadu: His Charm, Chances and Challenges

Although he has the advantages of youthfulness, an untainted image and a nationwide acclaim as a corruption fighter, factors such as funding may pose a challenge to the presidential ambition of Nuhu Ribadu
When he returned from a self-imposed exile in 2010, many Nigerians had thought that he was going to work with President Goodluck Jonathan as a special adviser on counter-terrorism and anti-corruption. But Nuhu Ribadu, former chairman of the Economic and Financial Crimes Commission, EFCC, apparently had a different idea.
“I worked for 25 years in the public service of Nigeria, most of it as a law enforcement officer. But my service was terminated, very unfairly to me, two years ago. I want to continue to serve and this opportunity to vie for the highest office in the land just appeared,” Ribadu said, while explaining why he chose to run for the presidency on the platform of the Action Congress of Nigeria, ACN. He added that, “there is a need for a party that is national. There is a need for a party that will give Nigerians a chance for democracy to work, an alternative to what we have today. I see the possibility of progressives and good elements across the country, including the PDP, coming together to give this country a fresh start and a new beginning.”
Indeed, the promise of a fresh start and a new beginning, which he has come to represent, is, perhaps, one thing that Ribadu has going for him. Apparently, Ribadu’s strong point is his youthfulness as well as his nationwide acclaim as a corruption fighter. He easily appeals to the young and upwardly mobile. The fact that he is not tainted as a political figure would also work for him.
In addition to that, Ribadu’s strength also lies in the human rights community, which is largely in the South. He was hounded out of the country after three assassination attempts in 2008 during the late President Umaru Yar’Adua’s tenure as a result of the thinking among some political power brokers that he, as EFCC chairman, was used by former President Olusegun Obasanjo to humiliate them. While this has endeared him to many people in the human rights community, it is not known that such forces have forgiven him. Thus, Ribadu might face an uphill task winning over those he offended during his stay at the helm of affairs at EFCC. Besides, he is also not known to have acquired any form of experience outside the police. This is where his political inexperience could count against him.
In a way, his political party, ACN, may also be an albatross. Opponents may assail him with the moral burden that comes from Ribadu associating with Bola Tinubu, former governor of Lagos State whom he had earlier accused of corruption. Ribadu had declared during an appearance before the Senate in 2006 that Tinubu’s corruption issues transcended the shores of Nigeria.
Beyond the moral burden, Ribadu might also face funding challenges. His campaign is not as well funded as that of any of the aspirants in the Peoples Democratic Party, PDP for instance. However, he dismissed such financial concerns, saying funding for his campaign will come from donations by the Nigerian masses. He also said his limited resources will be well used. “I disagree with the belief that it is money that counts. Those without money have made it before and I believe we can also make it. You do not need huge funds to make an impact. Well-used resources can also make a difference,” he argued.
Financial challenge aside, Ribadu’s anti-corruption stance may also scare some politicians who may stop at nothing to ensure that he does not emerge as the nation’s number one citizen. However, Ribadu is confident that he could make broad political alliances. “I’m not going to judge,” he said. “I’ll ask you to assist and be part of the change you want Nigeria to be. Nothing is beyond redemption.”
But then, Nigeria’s history has not been particularly kind to progressive politicians. In the past, progressive candidates have always alleged that they had been deliberately robbed of electoral victories through massive rigging and in instances where they had won; they were robbed of their victories. But Ribadu is optimistic that things have changed now. “Nigeria has changed and is changing. People are waking up and saying it is time for us to have free and fair elections. It’s time for our votes to count,” he said.
In spite of his optimism, Ribadu’s chances at the general elections in April will largely be affected by the choice of PDP presidential candidate. With Jonathan as PDP presidential candidate, the incumbent president will then be the only major candidate from the South while Ribadu will have to struggle for a split vote from the North with other presidential candidates from the North like Muhammadu Buhari of the Congress for Progressive Change, CPC and Ibrahim Shekarau of the All Nigeria People’s Party, ANPP.
This is, however, not strong enough to shake the optimism of Ribadu. “I don’t think I will fail. I’m optimistic. I’ve seen things in this country, and today I am standing here. It’s a message — a very clear one.”

Friday, January 21, 2011

The ICT-driven voters’ registration

L’actualité au Nigeria, c’est la révision de la liste électorale qui a commencé le 15 janvier pour prendre fin le 29. Pour la première fois depuis l’indépendance du Nigeria en 1960, la biométrie est à l’honneur. En dépit de quelques ratés, l’exercice se poursuit...
Ci-dessous, une réflexion sur la révision de la liste électorale à la biométrie. En Anglais s’il vous plait....

Bonne lecture !

ONCE again, our dear nation is on the threshold of a momentous event, this year’s general elections. Preceding that election is the all-important issue of compiling a voters’ register, an activity that has always been crucial to whether or not we get a credible election .
This time around, to curb some of the ills that marred previous elections, it was agreed that technology be deployed to ensure fidelity of the voters’ register. This in turn led to massive appropriations that will empower the Independent National Electoral Commission (INEC) acquire the necessary hardware and software to achieve this.
To further ensure INEC has a free run, the academic calendar had to be tinkered with. As a result, resumption of primary and secondary school children nationwide had to be delayed an extra two weeks while INEC does its job. That is in addition to staff of other statutory organisations drafted for the exercise.
We are saddened by the fact that despite the financial appropriations and the added deprivations of keeping schoolchildren at home, the exercise took off with the usual malaise that attend national exercises of this nature.
From what is observed, INEC’s personnel were mostly unprepared for the exercise. In many registration centres, not up to 50 persons have been registered, even as the exercise enters its fifth day.
The reasons given, and which all can see include inability of the registration officials to properly operate the equipment with which they are to do their job. Of course, there is the power problem, which at one registration centre, simply wrecked the machines as they went up in smoke on being connected. Worse than this is the insistence of INEC on a software which it said it got free, but which can now be seen is generating problems, especially with the capturing of fingerprints. In many instances, the scanner is not working as expected, such that one prospective voter is still being attended for the better part of two hours.
Then, those captured cannot get their voters’ cards because of printer failure. If all these are not enough, the problem of logistics reared its ugly head. In many other cases, registration officials are yet to be seen at designated centres. Entire stretches of city areas, not to talk of villages and towns in remote areas are yet to be reached with officials and their equipment. And we have only two weeks to get registered.
Going on and recounting the woes will simply take more time.
It is the position of this newspaper that with the massive sum of money INEC asked for and got, its preparations for this exercise ought to be more reassuring than what we have seen. Since it’s a human situation, we do not expect one hundred per cent perfection, though we would all feel better if we do not seem overwhelmed by the hiccups.
We expect INEC to burn the candles at both ends, move immovables and give this country a credible voters’ register. We can do it.

Thursday, January 20, 2011

2011 elections : Politicians spend billions on armoured vehicles

By Daouda Aliyou

A quelque semaines des élections générales d’avril au Nigeria dont la présidentielle est prévue pour le 9 avril, le compte à rebours a commencé. Les politiciens se ruent vers les blindés pour leur sécurité. C’est le contenu de l’article ci-dessous que j’ai décidé de rediger en Anglais.Cependant, l’inspecteur général de la police, Hafiz Ringim promet des élections sans violences. L’interview qu’il m’a accordé se trouve dans le No 8 ( Février ) du magazine Notre Afrik. Dans le No9 ( Mars ) vous aurez tout, sur les enjeux de cette présidentielle surtout les forces et les faiblesses des quatre principaux favoris ( Goodluck, Ribadu, Buhari et Shekarau ). J’ai été pris à ‘’contre pied’’ par le directeur de publication délégué du magazine, Serge Mathias, au moment où je m’apprêtais à publier ces articles sur mon blog.

Happy reading !

Some government officials and politicians have started placing orders for armour-plated vehicles in anticipation of violence during the 2011 election. Although ‘ordinary’ bullet-proof vehicles are becoming assets of choice among high profile Nigerians now, Saturday Punch gathered, the armoured vehicles that are being ordered for the 2011 elections are not only capable of stopping bullets, they are also built to withstand certain categories of explosives. These vehicles have a range of unusual features including electric shock door handles and radiator protection.
An American company that specialises in producing armoured vehicles, Texas Armoring Corporation, disclosed this in an e-mail.
The disclosure came on the heels of a recent admission by at least one governor, Governor Peter Obi of Anambra State, that he had placed an order for an armoured vehicle in preparation for governorship election in the state last year. In the mail, TAC’s Executive Vice-President, Marketing, Jason Forston, said his company was working closely with “high-profile Nigerian government officials and key business leaders to help implement security plans.” Forston, however, refused to confirm if Governor Obi bought his armoured car from his company.
When asked to reveal the identities of the government officials and politicians that have placed orders for armoured vehicles, Forston replied, “Because of privacy and security concerns, we can’t release names of individuals who have placed orders. “However, our clients are generally wealthy businessmen and women (MDs/CEOs), diplomats, politicians, government officials, celebrities, or other at-risk individuals,” he wrote.Forston wrote that about 100 vehicles were being processed for Nigerian government officials.
This, he said, were in the range “of a $10,000,000 - $20,000,000 purchase. Most orders are for 2-3 units, which ranges from about $400,000 - $600,000 .” Analysis shows that one of the implications of Forston’s disclosure is that government officials alone had committed between N6bn and N9bn to the purchase of different grades of armoured vehicles. He was, however, silent on the amount that politicians who are not in government were going to spend.TAC had posted a statement on its website, in which it called on potential clients in Nigeria to place their orders early. TAC, which is said to have supplied multiple armoured vehicles for numerous West African heads of state, also announced that it had taken orders for the 2011 state and federal elections.
Some of the vehicles that are to be supplied to TAC’s Nigerian clients include Toyota Camry and Mercedes-Benz S550 cars; and large Sport Utility Vehicles like the Toyota Landcruiser and Cadillac Escalade.“Our passenger vehicles can also be armoured up to levels B6 (AK-47 & M-16 protection) and B7 (Armor-piercing rifle protection),” Forston wrote.TAC also revealed that some of Nigeria’s top bankers formed the company’s client base in the country.“We have sold vehicles to nearly all of the top Nigerian banks. Again, I never release client names, but if you look at the top five banks in Nigeria you will see our clients.’’“We’ve sold cars to nearly all of the large multinationals in Nigeria and large domestic companies. I can’t give names, but if you look at BusinessWorld 100’s recent list you will see many of our clients,” the TAC boss further explained.TAC, however, warned its Nigerian and other clients that it will not replicate the type of armour in the official vehicles of the United States of America President, Barack Obama.“With Barack Obama’s ascension to the White House, there has been a great deal of talk and speculation with regard to the new presidential limousine. Since the vehicle was officially released for duty, we’ve had numerous inquiries as to whether we could produce something similar,” the President/CEO of TAC, Trent Kimball, said in a statement.
The Bayelsa State Commissioner for Information, Strategy and Orientation, Chief Asara Asara, said that there were only two armoured vehichles on the governor’s fleet in the Government House, but he didn’t say when they were bought.

Thursday, January 13, 2011

Nigeria : l'école des adultes marque des points

Par Daouda Aliyou

Au Nigeria, l’alphabétisation des adultes progresse de façon continue ces dernières années. Grâce notamment au soutien d’institutions internationales, de leaders religieux et aux premiers pas de l’Éducation universelle de base.

Le Centre d’éducation des adultes de Sanya, à Lagos au Nigeria, a fait peau neuve. Depuis 2007, les anciens bâtiments ont été réhabilités, les murs repeints et les vieux sièges remplacés. La centaine d’apprenants disposent désormais chacun d’un magnétophone. "Cet appareil me permet d’enregistrer les cours et de les réécouter, afin de mieux les mémoriser", explique, joyeux, Alamu Nassirou, mécanicien de 36 ans, inscrit dernièrement aux cours. Albert Agunbiade, enseignant et directeur du Centre, précise l’intérêt de ce matériel : "Les adultes avaient souvent des difficultés d’assimilation. Lorsqu’ils apprenaient une leçon, ils l’oubliaient quelques instants après."
Cette difficulté, ajoutée à l’absence de politique d’éducation réellement efficace, a eu des répercussions sur le taux d’alphabétisation des adultes de 15 ans et plus, qui, pendant des années, est resté relativement faible : 55,4 % entre 1985 et 1994, rappelle le dernier Rapport mondial sur le développement humain du PNUD. Selon la même source, ce taux est passé à 69,1 % entre 1995 et 2005. Une progression due, en partie, aux efforts de la Commission nationale d’alphabétisation de masse, d’éducation des adultes et d’éducation formelle (NMEC), qui, en collaboration avec le ministère de l’Éducation, a introduit progressivement dans la formation des adultes de nouveaux outils performants.
Selon Dayo Olagunju, secrétaire exécutif de la NMEC, les progrès sont quasiment les mêmes dans les 36 États de la fédération. Un succès à mettre aussi à l’actif de l’ex-président Olusegun Obasandjo, qui a fait de l’éducation un secteur clé des réformes socioéconomiques entreprises depuis l’instauration de la démocratie au Nigeria en 1999. La même année, a démarré l’Éducation universelle de base (UBE), dont le but est d’offrir une éducation gratuite à tous les élèves, mais qui vise aussi à accroître le taux d’alphabétisation des adultes. Les objectifs de l’Éducation pour tous adoptés à Dakar en 2000 ont par ailleurs incité les autorités nigérianes à élaborer et mettre en place de nouveaux programmes. Enfin, la politique nationale d’éducation au Nigeria, lancée en 2004, met, elle aussi, l’accent sur l’éducation des adultes et se focalise sur les groupes marginalisés (enfants des rues, filles, femmes et handicapés).

État, gouverneurs, chefs religieux : même combat

Pour le sociologue Godwin Edet, "la réduction du taux d’analphabétisme au Nigeria est en partie due à l’élection depuis 1999 de gouverneurs lettrés à la tête des 19 États du Nord, majoritairement musulmans. Par le passé, ces gouverneurs étaient des militaires nommés par l’État fédéral. Ils ne comprenaient que le langage de la force". Les nouveaux gouverneurs, dont la plupart ont étudié en Angleterre ou aux États-Unis, sensibilisent les populations sur l’importance de l’éducation, avec le soutien de l’État, des chefs religieux et d’institutions internationales comme l’Unesco,
La NMEC a profité de ce vent nouveau pour relancer ses actions. Depuis 2004, ses activités, jadis concentrées à Abuja, la capitale fédérale, ont été décentralisées et touchent 774 zones d’administration locale réparties dans les 36 États. La coordination et la supervision des cours d’alphabétisation sont placées sous la responsabilité du personnel local. "Chaque mois, nous devons organiser un minimum de 10 cours et des tests", confie un enseignant. À en croire ce dernier, les résultats seraient encourageants. Afin d'inciter davantage les apprenants, 2 millions de postes de radio ont par ailleurs été distribuées en 2006 dans les zones d’administration locale par les autorités en charge de l’éducation.
Galvanisée par ces succès, la Commission continue sur sa lancée en 2009. Élaboration de programmes d’études visant une réduction considérable du taux d’analphabétisme, octroi de matériel pédagogique favorisant l’usage des langues locales dans l’enseignement, etc. "Maintenant que nous tenons le bon bout, nous n’allons plus lâcher", déclare avec fierté Dayo Olagunju.

Tuesday, January 11, 2011

Nigeria : le téléphone mobile rapporte plus que le pétrole

Par Daouda Aliyou

Arrivé tardivement au Nigeria, le téléphone portable a boosté le secteur des télécommunications au point que celui-ci devance aujourd'hui largement celui du pétrole. Un million d’emplois ont ainsi été créés et 43 % des Nigérians ont désormais accès au téléphone ce qui leur facilite la vie.

Le Nigeria a rattrapé, de manière étonnante, son retard en matière de téléphone. En quelques années, il est devenu le plus grand marché du continent, dépassant même l'Afrique du Sud. Introduit seulement en 2001, grâce à la libéralisation des télécommunications par l’ex-président Olusegun Obasandjo, le téléphone mobile a opéré une percée fulgurante dans ce pays. Le bilan est des plus réjouissants : "En moins de six ans, les télécommunications ont attiré 15 milliards de dollars d'investissements directs étrangers. Sa contribution au PIB (Produit intérieur brut) est proche de 34 %", selon l’économiste nigérian Kunle Adebayo. Le secteur devance ainsi largement celui du pétrole qui, lui, ne représente que 13 % du PIB de ce géant africain.
Cette activité est si florissante que les opérateurs de téléphonie mobile récompensent souvent leurs abonnés en leur offrant des crédits ou en organisant des loteries. Cette année, par exemple, Mobile Télécommunications Network (MTN) a offert des recharges de crédits de 200 nairas (1,80 $) à chacun de ses 17,8 millions d’abonnés. "C’est une manière d’être reconnaissant envers nos abonnés qui nous ont permis de réaliser un profit de 950 millions de dollars en 2007", révèle la direction de MTN Nigeria.

Un objet de désir

Alors qu'avant 2001, le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 150 millions d'habitants, n'avait que 867 000 lignes téléphoniques, il en comptait près de 61 millions en mars 2008, soit 43 lignes pour 100 habitants. La quasi-totalité (93 %) sont des lignes GSM c'est-à-dire de mobile. L'essor du secteur des télécommunications est clairement lié à l'arrivée du téléphone portable qui devance très largement le fixe. Un succès qui, selon le sociologue Babalola Akeem, s'explique d'abord par la taille du marché nigérian.
Pourtant, le Nigeria s’est mis au mobile plus tard que la plupart des pays d’Afrique. Akinwunmi Oladele, professeur en sciences politiques, attribue ce retard au refus des régimes militaires de libéraliser le secteur des télécommunications pour mieux contrôler la liberté d'expression. En 1998, sous le règne de feu le président dictateur Sani Abacha, les autorités avaient refusé d’accorder des licences aux opérateurs privés. Frustrés pendant des années, les Nigérians, avides de communiquer, se sont rués sur les portables en 2001. En six mois d’activité, l’opérateur MTN comptait déjà plus d’un million d’abonnés. Les tarifs fort chers au début – 30 000 nairas (260 $) pour l'attribution d'un numéro et d'une puce et 50 nairas (0,43 $) par minute d'appel – n'ont pas émoussé l'appétit des Nigérians pour ce nouvel objet. L'arrivée de Globacom en 2003, avec des offres plus attrayantes, a conduit les autres opérateurs à baisser leurs prix. Aujourd’hui, la puce ne coûte plus que 400 nairas (3,47 $) et le nombre d’abonnés continue d'augmenter à mesure que les prix baissent.

Retombées positives

La téléphonie mobile a boosté le secteur des télécommunications qui emploie plus d’un million de personnes, selon une brochure de la Commission nationale des télécommunications (NCC) de juillet 2008. A ces emplois directs s'ajoutent, par ricochet, toutes les nouvelles activités que permet le portable. Des chômeurs ont, grâce à lui, trouvé une porte de sortie. "Un an après mon diplôme, confie Adewale Abraham, diplômé en gestion et finances, je n’avais toujours pas de travail. J’ai dû emprunter de l’argent à mes parents pour ouvrir un call center (cabine téléphonique, Ndlr). Aujourd’hui, je gagne bien ma vie." Le GSM facilite la vie de tous, à commencer par les commerçants, en réduisant les déplacements et les frais de transport : "Je gagne du temps et ne passe plus des heures dans les embouteillages de Lagos", apprécie Affis Moruf, un homme d’affaires. Emeka Okafor, enseignant dans une école privée de la capitale économique, se réjouit, lui, de pouvoir prendre souvent des nouvelles de sa famille restée au village sans risquer un accident en cours de route, et de faire aussi des économies.
Le secteur des télécommunications est encore appelé à se développer au Nigeria, selon les experts : 10 millions de nouvelles lignes sont prévues au cours des cinq prochaines années. "À cette allure, pronostique Eugene Juwah, président de la NCC, presque toute la population sera abonnée d’ici 2020."

N.B. Les données et chiffres dans ce papier datent de 2008,date à laquelle j’ai fait l’enquête sur ce secteur.

Friday, January 7, 2011

HOTEL BATEAU


L’image que vous voyez  n’est pas un bateau mais plutôt un hôtel en forme de bateau sur l’eau. Il est situé sur la voie qui mène vers la caserne Bonny à Victoria Island, Ademola Adetokumbo avenue. Dans cet hôtel bateau,Sunborn Hotel, on y trouve une boite de nuit ,un restaurant, un hall..Bref, tout ce qu’on peut trouver dans un hotel.
Vous voyez que les Nigérians ne manquent d’imagination. Mais que diriez-vous si on vous dit que ce « monument  » appartient à un individu. Oui, il appartient à un député. Je vous épargne son nom. Vous voyez où va l’argent du pétrole !


Tuesday, January 4, 2011

Qui est Boko Haram ?

Le groupe Boko Haram -qui signifie «l'éducation occidentale est sacrilège»- milite pour l'instauration de la loi coranique, la charia, la plus stricte au Nigeria. Apparu dans ce pays en 2004, ce mouvement serait composé essentiellement d'étudiants ayant abandonné leurs études. Boko Haram se veut une version sub-saharienne des talibans afghans, mais sa vision radicale de l'islam n'est pas partagée par la majorité des musulmans nigérians. L'organisation la Jamaatu Nasril Islam a d'ailleurs condamné ses méthodes violentes.
Une série de conflits théologiques ont précédé le conflit ouvert entre le chef de Boko Haram et plusieurs théologiens de la ville, dont Ali Ibrahim Fantami et Malam Idris Abdul Aziz. Ces derniers avaient à plusieurs reprises invité Mohamed Yusuf à débattre des principes et doctrines de l'islam et l'avaient ridiculisé en raillant publiquement son manque de compréhension du Coran. Lors de l'une de ces controverses, Mohamed Yusuf, qui reconnaissait ne pas avoir été à l'école primaire, avait exprimé d'importantes réserves sur la théorie de l'évolution de Darwin, déploré que les neuf planètes du système solaire portent des noms de divinités païennes et rejeté la théorie du big bang et l'échelle des temps géologiques.
Les spécialistes de la région voient plutôt Boko Haram comme une secte, sans véritable visée politique. Les autorités nigérianes parlent de leur côté d'une organisation de fanatiques. Quant au quotidien Nigerian Tribune, il révèle que des hauts fonctionnaires du gouvernement auraient soutenu les activités de Mohamed Yusuf, le leader du groupe. Ainsi, un policier aurait frôlé le licenciement pour avoir, par le passé, osé l'arrêter. En 2008, dans une autre affaire, les services de sécurité de l'Etat avaient arrêté Yusuf, qui avait été déféré devant la justice puis acquitté en janvier 2009. Cette controverse montre bien, par son existence et au-delà de sa véracité ou pas, que la question religieuse ou confessionnelle n'est pas la seule source du conflit. Loin s'en faut.

La piste Al Qaïda : une hypothèse
    
Les liens déclarés de Boko Haram avec les talibans suggère un lien avec Al Qaïda. L'un des camps d'entraînement, installé à l'est, dans une zone poreuse frontalière du Niger, était même baptisé «Afghanistan». La proximité de la région avec le Sahel également. Un troisième élément remonte à 2001, quand l'Egyptien Ayman al Zawahiri prédisait que le Nigeria constituerait bientôt un nouveau front clé dans la guerre terroriste contre l'Occident.
Mais si un lien existait réellement avec Al Qaïda, pourquoi les islamistes nigérians n'ont-ils pas pris pour cibles des étrangers ? Scott Johnson relève bien qu'aucun Nigérian ne s'est retrouvé à Guantanamo, qu'il n'existe pas de fort sentiment anti-américain au Nigeria et pas de troupes américaines à proximité sur qui lancer des attaques. «L'Afrique de l'Ouest ne s'est pas révélée un terreau fertile pour le djihadisme... On n'y trouve pas de réseau islamiste régional», indique de son côté Peter Lewis, directeur du programme Afrique pour le SAIS (School for Advanced International Studies) de l'université John Hopkins. Le doute relatif à des liens avec le terrorisme international n'empêche pas l'existence de courants islamistes dont certains sont effectivement radicaux et violents. Plusieurs groupes sont apparus au Nigeria, divers et variés. Le catalogue va des wahhabites d'Arabie saoudite aux Frères musulmans égyptiens, en passant par des groupes ethnico-religieux. C'est ce qui explique que 12 Etats sur les 36 que compte le Nigeria ont adopté la charia en dix ans.
«La charia, au moins, peut revendiquer sa légitimité et sa stature morale dans une situation considérée par beaucoup comme amorale ou immorale, et où les dés sont pipés», confirme Lewis du SAIS. La seule cible de ces groupes a toujours été le gouvernement fédéral, dans la moindre revendication politique supranationale (Irak, Palestine, Afghanistan).
Le nord du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique avec au moins 140 millions d'habitants, est à dominante musulmane tandis que le sud du pays est majoritairement chrétien. Le taux de pauvreté (personnes vivant avec moins de 1,25 dollar par jour) peut dépasser 70%.

Monday, January 3, 2011

A Career in Journalism

By  DAOUDA  ALIYOU

Pour marquer les activités de fin d’année 2010, une école de Lagos m’a invité pour parler du journalisme en tant que carrière.J’ai fait de mon mieux pour venter notre métier, le quatrième pouvoir. Et ce, au grand plaisir des élèves, les parents d’élèves, les invités et la direction de l’école.
Je partage avec vous mon papier en Anglais s’il vous plait. Je n’ai pas pris la peine de le traduire parceque je sais que mes amis  francophones sont tous bilingues.

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INTRODUCTION

In today’s era of communication and technology, people want to be aware and it is the role of the mass media to spread information about every relevant happening in the world. Newspapers, radio, television and more recently the internet are various means of spreading information and journalists have a very significant role to play in this practice. Politics, economics, art, culture, history, business, sports, entertainment and many other areas are covered by journalists. If you are talented and hard-working, a career in journalism will endow you with a good salary and perhaps even fame. With the growing importance of the media today, the opportunities in this field are numerous and the job is also very demanding and exhilarating at the same time.

 

 What is Journalism ?

Journalism is concerned with collection and dissemination of news through the print media as well as the electronic media. This involves various areas of works like reporting, writing, editing, photographing, broadcasting or cable casting news items. 
Journalism is classified into two on the basis of media- (i) Print Journalism and (ii) Electronic (Audio/Visual) Journalism. Print Journalism includes newspapers, magazines and journals. In print journalism one can work as editors, reporters, columnists, correspondents etc. Electronic journalism includes working for Radio, Television and the Web. In the web, skilled people are required to maintain sites by web newspapers (which cater only to the web and do not have print editions) and popular newspapers and magazines who have their own web editions. In electronic journalism one can be a reporter, writer, editor, researcher, correspondent and anchor. 

 How Do You Break Into A Journalism Career?

For people who are looking forward to a journalism career, there are so many things that they can do to move an inch higher to their dream. For young people who were already to determine in themselves that a journalism career is really the profession that they would want to pursue, they can start gaining all they need to be qualified for the job.

Young ones should be arming themselves with the necessary skills in becoming a journalist such as writing. To do this, they should practice writing articles more often and monitor their improvement. To be more knowledgeable about the craft, they should also enroll in various writing workshops where the resource speakers are the ones who have been in the industry long enough to share their first-hand experiences. Aside from meeting famous writers and journalists, attending writing workshops can also help you improve your craft and will introduce you more into the technicalities of writing such as styles, structures and the like.
To widen your vocabulary, it is also a must that you read the newspaper regularly. Aside from current events and news, reading feature articles in magazines and even novels can help you be familiar with certain writing styles that can help you in creating your own in the future.
When you get to college, it is best to take up a journalism degree in a reputable school. Although this may seem minor, it would matter when credentials would be asked when you apply to a certain publication. Even if you think that you have the best writing skills in town, some employers are looking at track record to determine if you are really fit for the job.
  
What skills do I need?                           

To convince an editor that you are worth appointing, you will need to be able to demonstrate the following:
  • An interest in current affairs at all levels -
  • A lively interest in people, places and events
  • An ability to write in a style which is easy to understand
  • Good spelling, grammar and punctuation
  • An appreciation of the part a local newspaper plays in the community
  • A willingness to accept irregular hours
  • An ability to work under pressure to meet deadlines
  • Determination and persistence

What qualifications do I need?

You can do a course in journalism right after you pass your senior secondary examination. You also have the choice of doing a professional degree after the completion of your undergraduate course in any subject. A background in humanities is usually  preferred.           

What do I have to study?

Current training courses lead to a variety of qualifications but all courses cover those aspects of law, public affairs and newspaper journalism necessary to enable a journalist to perform competently by the end of the training period. As well as demonstrating competence in these and other practical areas.
If you are recruited into the industry from school or university, you will be regarded as a direct entrant. Most companies expect you to enter into a two-year training contract, during which time basic training is carried out. The first six months of employment is likely to be a probationary period, during which you will be able to decide whether you have got what it takes to become a successful journalist.

What are the opportunities      

Career in journalism is a prestigious profession as well as a highly paid one. Journalist play a major role in the development of nation. It is through them that we get information about daily happenings in the society. The purpose of journalism itself is to inform and interpret, educate and enlighten the people. 
The opportunities for journalists are endless and at the same time the job has become more challenging, as the new world is proving the adage that "the pen (and the camera) is mightier than the sword." Simple reporting of events is no more sufficient, more specialisation and professionalism in reporting is required. Journalists specialize in diverse areas, such as politics, finance and economics, investigation, culture and sports for newspapers and periodicals. 

Conclusion                                        

Some people are lucky enough to have a journalism career while still in school. These are rare cases and if you did not have that chance, you don’t have to feel bad about it. Probably, it is not yet your time. Instead of sulking into depression for not getting the position that you have been aspiring for, it is best to create your own opportunity by learning how to market one's self, coming up with a strong portfolio, and know when is the best time to break into the field.
 Selling one's self. This is a very important aspect because employers and editors would not believe you if you just say that you are good. During an interview for a position, try to mention some of your good qualities that can be assets to the company such as resourcefulness, creativity, and productivity.
 Be willing to start small. If you are a fresh graduate, don't expect that you will get the position you want right away. Since the journalism field is competitive, it is best if you will have mindset of starting small. Those who are enjoying their journalism career nowadays are the ones who underwent through the ladder of success.