Popular Posts

Sunday, October 30, 2011

LAGOS: dans le bidonville de Makoko, le boom de la population africaine

Les pirogues glissent sans bruit sur l'eau noire de Makoko, un bidonville sur pilotis qui grignote chaque jour un peu plus la lagune de Lagos tandis que sa population, à l'image de celle du continent africain, ne cesse de croître.

Des dizaines de milliers de personnes vivent dans ces taudis de la capitale économique nigériane. Les conditions sanitaires y sont déplorables et il n'y a plus de place, ou presque, pour personne, selon l'un des chefs traditionnels, Jeje Albert Ayede, qui dit rejeter de nouveaux arrivants.
Cette semaine, la population mondiale atteindra officiellement sept milliards d'êtres humains, selon les Nations unies.
L'Asie est de loin le premier continent en nombre d'habitants mais l'Afrique celui dont la population augmente le plus vite. Ainsi, le Nigeria, son pays le plus peuplé avec 160 millions d'individus, devrait atteindre les 400 millions d'ici 2050, d'après les estimations de l'Onu.
Lagos, une mégapole de 15 à 18 millions d'habitants, est un pôle d'attraction pour toute la sous-région et ses infrastructures sont désormais largement dépassées. Un véritable casse-tête urbain: pas ou peu d'électricité, circulation dense et chaotique, routes défoncées et constructions anarchiques.
Les défis sont importants, reconnaît le ministre de l'Environnement de l'Etat de Lagos, Tunji Bello, en termes de logement, de transport, d'emploi et de sécurité.
"Mais une population importante n'est pas un désastre, c'est aussi un avantage énorme, la Chine en est un exemple clair, l'Inde aussi", ajoute M. Bello, soulignant l'intérêt des investisseurs étrangers pour de tels marchés.
Tous les observateurs s'accordent sur l'énorme potentiel du Nigeria, dont la population est souvent décrite comme créative et ayant un sens aiguisé des affaires.
Puissance pétrolière, le pays tire annuellement des milliards de dollars de l'exploitation de ses sous-sols. Mais la corruption élevée a jusqu'à présent largement freiné son développement.
L'emploi des jeunes est une source de préoccupation majeure. Les observateurs craignent que les chômeurs se tournent vers le crime et la violence, notamment dans le nord à majorité musulmane, où existent des mouvements radicaux.
Selon la Banque mondiale, il y aurait dans le pays jusqu'à 50 millions de jeunes sans emploi ou sous-employés. "Une bombe à retardement", estime John Litwack, économiste en chef de l'organisation au Nigeria, où la criminalité est déjà élevée. L'une des réponses, selon Tunji Bello, c'est "d'encourager les investisseurs à venir au Nigeria, à y établir des industries, des activités commerciales pour créer des emplois".
Dans une petite école perchée sur pilotis de Makoko, des enfants en uniforme bleu et jaune répètent après la maîtresse, Debby Jonathan. Agée de 18 ans, elle affirme gagner 8.000 nairas par mois, soit 35 euros.
A l'extérieur, c'est un ballet de pirogues. Makoko est une communauté de pêcheurs, les hommes partent tôt le matin avec leurs filets et les femmes fument et vendent ce qu'ils ont attrapé. Mariri Kpote, une vendeuse ambulante de médicaments croisée sur l'eau, affirme que "Makoko n'était pas grand comme ça avant". Elle y est née, ainsi que ses quatre enfants. Comme elle, beaucoup ici ont leurs origines au Bénin voisin.
Selon le chef Jeje Albert Ayede, les habitants du bidonville n'ont pas les moyens d'habiter ailleurs à Lagos. "L'argent qu'il faudrait dépenser au dehors, ils ne l'ont pas", dit-il.
Les autorités de la mégapole souhaitent démanteler les taudis comme Makoko. "Si vous ne faites pas attention, c'est un désastre environnemental en devenir", assure Tunji Bello.
Le gouvernement de Lagos projette notamment de construire des logements destinés à des locataires à faibles revenus. Mais il attend aussi davantage d'investissement de la part des autorités fédérales, qui n'ont jusqu'à présent pas joué leur rôle, selon M. Bello.

Wednesday, October 26, 2011

Secteur bancaire du Nigeria : Retour à la case départ ?

Quatre mois après la publication de l’article ci-dessous dans Notre Afrik No10 ( Avril 2011), le gouvernement nigérian a nationalisé trois banques privées en détresse : Bank PHB devenue Key Stone bank, Afribank ( Main street bank) et Spring bank (Enterprise bank). Le mois dernier, Access bank a racheté Intercontinental bank quand Eco bank a racheté Oceanic bank la semaine dernière.

Secteur bancaire du Nigeria : Retour à la case départ ?

Par Daouda Aliyou

Le secteur bancaire nigérian a évité in extremis la catastrophe en 2009. Limogeage de patrons de banques, injection de quatre milliards de dollars,
soit environ 2,8 milliards d’euros, dans neuf établissements et adoption de règles de gouvernance plus strictes… Telles sont quelques-unes des mesures qui sauvèrent ce secteur d’une débâcle certaine. Aujourd’hui, deux ans après, il a toujours du mal à se repositionner.

«Il n'y a pas de raison de s'alarmer, nous maîtrisons la situation.Vos épargnes sont en sécurité.» Ce message du gouverneur de la Banquecentrale du Nigeria, Mallam Sanusi Lamido, visant à rassurer les clients d’Intercontinental
bank PLC fin janvier dernier,a fait le tour des médias du pays. En effet, un sms téléphonique anonyme envoyé
aux clients de la banque faisait état de la détresse imminente d’Intercontinental bank, qui n’aurait plus de fonds
pour payer ses clients. Ces derniers s’empressèrent aussitôt de prendre d’assaut les différentes branches de la banque, où on enregistra des retraits massifs d’argent. Après deux jours d’opération, certaines branches d’Intercontinental se trouvèrent dans l’incapacité de régler leurs clients, faute d’argent. Sanusi Lamido
dut alors monter au créneau pour arrêter cette hémorragie financière. Il n’en demeure cependant pas moins que
le secteur bancaire nigérian est fragile et n’inspire plus totalement confiance.

Assainir le secteur et restaurer la confiance

Dès sa prise de fonction en juin 2009, le gouverneur de la Banque centrale du Nigeria (BCN) avait promis d’assainir le secteur financier nigérian. Il avait également indiqué qu’il n’hésiterait pas à obtenir la démission de ceux des dirigeants de banque qui, dans la gestion de leurs établissements, s’écarteraient des règles prudentielles
de la Banque centrale. Ainsi, huit dirigeants de banques ont été contraints à la démission. Parmi les dirigeants limogés, on note ceux d’Afribank, Intercontinental Bank, Union Bank of Nigeria, Oceanic International Bank et
Finbank. A eux cinq, ces établissements bancaires affichaient dans leurs livres, au 31 mai 2009, des créances improductives de plus de 1 143 milliards de nairas (5,2 milliards d’euros), soit environ 41% de leur portefeuille global de crédits, estimé à 2 801,92 milliards de nairas (13 milliards d’euros). La palme est revenue à Oceanic International, avec plus de 278 milliards de nairas (2,7 milliards d’euros) de créances douteuses, suivie d’Intercontinental
Bank avec ses 210,90 milliards de nairas (924 millions d’euros) au remboursement incertain, et d’Afribank pour
141,58 milliards de nairas (185 millions d’euros). Au lendemain de son action, Sanusi Lamido avait immédiatement injecté quatre milliards de dollars dans ces banques pour stabiliser la situation et leur permettre de poursuivre normalement leurs activités. Le président nigérian, Goodluck Jonathan, est également intervenu en faisant adopter par le Parlement une loi portant création d’une «bad bank» ayant pour vocation de débarrasser le secteur de tous les actifs toxiques. Cette structure, dénommée «Asset Management Company of Nigeria (Amcon)», similaire au fonds mis en place en 2008 par les Etats-Unis au lendemain de la crise des subprimes pour apurer le secteur bancaire, devrait racheter pour 16 milliards d’euros de créances douteuses des banques du Nigeria. Elle sera financée
par la Banque centrale et les banques commerciales elles-mêmes, seul moyen, selon les experts, de les responsabiliser. A l’origine de ce développement, les prêts de complaisance consentis par les patrons de ces banques à leurs amis et à certaines personnalités influentes du pays. Comme l’industriel Alhaji Aliko Dangote, considéré par le magazine Forbes comme le Noir le plus riche du monde, dont l’une des entreprises, Dansa Oil and Gas Ltd, reste redevable de plus de 8,836 milliards de nairas (39,5 millions d’euros) à Intercontinental
Bank. Il y a aussi les fringants dirigeants d’Access Bank Plc, Aig Imoukhuede et Herbert Igwe qui, par le biais d’United Alliance Company of Nigeria, doivent au même établissement plus de 16,247 milliards de nairas (70 millions d’euros). A cela s’ajoute la vie de prince que menaient les dirigeants de ces banques. La patronne d’Oceanic bank, Cecilia Ibru, disposait de trois avions personnels, alors que son collègue d’Intercontinental bank,
Eratus Akimbola, avait acheté 144 villas dans les quartiers luxueux de Lagos et à Abuja sous l’oeil complice de l’ancien gouverneur de la Banque centrale, Charles Soludo (2004-2009), à qui les patrons de ces banques avaient offert un jet privé et finançaient ses voyages à l’étranger. Pour les observateurs, Charles Soludo est responsable des difficultés financières que vit aujourd’hui le secteur bancaire nigérian, jadis courtisé par les investisseurs
étrangers. Les experts continuent de s’interroger: comment les banques qui, en 2005, avaient versé chacune une caution de plus de 163 millions d'euros peuventelles sombrer cinq ans après?

Fin de la lune de miel?

Après une période d'amateurisme dans les années 1990 et début 2000, le secteur bancaire nigérian se portait mieux après la réforme lancée en 2004, les banques du pays avaient considérablement amélioré leurs services et augmenté leur chiffre d'affaires; à la grande satisfaction des clients et au profit de l'économie nigériane. Surles 25 banques que compte le pays, douz figuraient sur la liste des 1 000 premièresbanques du monde en 2007 et l’une d'entre elles avait occupé la 355e position. Un événement inédit depuis la création, en 1892,
de la première banque du Nigeria, sixième exportateur mondial de pétrole brut et pays le plus peuplé du continent africain. Cette prouesse des banques nigérianes est le résultat de la réforme lancée en 2004 par la Banque centrale du Nigeria (CBN). Avant cette date, ce secteur, animé par une pléthore de sociétés privées créées à la faveur de la libéralisation dans les années 1980, était en proie à d'énormes difficultés. Créées et dirigées par des amateurs, bon
nombre de banques privées détournaient les fonds de leurs clients et fermaient aussitôt boutique, quitte à réapparaître plus tard sous d'autres noms. La modicité de la caution exigée par l'Etat pour ouvrir une banque (200 millions de nairas, soit 1,3 million d'euros) et le manque de rigueur de la CBN favorisaient de tels agissements.
Les investisseurs, découragés, préféraient à la grande satisfaction des clients et au profit de l'économie nigériane. Sur les 25 banques que compte le pays, douze figuraient sur la liste des 1 000 premières banques du monde en 2007 et l’une d'entre elles avait occupé la 355e position. Un événement inédit depuis la création, en 1892,
de la première banque du Nigeria, sixième exportateur mondial de pétrole brut et pays le plus peuplé du continent africain. Cette prouesse des banques nigérianes est le résultat de la réforme lancée en 2004
par la Banque centrale du Nigeria (CBN). Avant cette date, ce secteur, animé par une pléthore de sociétés privées créées à la faveur de la libéralisation dans les années 1980, était en proie à d'énormes difficultés.
Créées et dirigées par des amateurs, bon nombre de banques privées détournaient les fonds de leurs clients et fermaient aussitôt boutique, quitte à réapparaître plus tard sous d'autres noms. La modicité de la
caution exigée par l'Etat pour ouvrir une banque (200 millions de nairas, soit 1,3 million d'euros) et le manque de rigueur de la CBN favorisaient de tels agissements. Les investisseurs, découragés, préféraient s'adresser aux banques étrangères, ce qui avait eu des conséquences dramatiques sur l'économie nigériane, déjà plombée par la corruption ambiante. Tout avait commencé à changer en juillet 2004, lorsque l’ancien président
Olusegun Obasanjo, engagé dans une politique de redressement de l'économie, avait nommé à la tête de la CBN
Charles Soludo, professeur d'économie et ancien consultant à la Banque mondiale. Le nouveau gouverneur avait pris la décision de multiplier par 125 la caution bancaire (soit 25 milliards de nairas, 163 millions d'euros) et avait sommé les établissements de s'y conformer avant fin décembre 2005. La plupart des 89 banques du pays avaient alors vendu leurs actions ou fusionné, donnant ainsi naissance à 25 entreprises «crédibles» à l’époque, selon la CBN. Dopées par la reconstitution de leur capital et seules sur un marché de plus de 150 millions de clients potentiels, elles avaient installé en deux ans, dans tout le pays, plus de 4 000 succursales, soit le double de l'effectif d'avant la réforme. Elles avaient amélioré par ailleurs leurs prestations en permettant, par exemple, à leurs clients de faire des retraits à tout moment, grâce à des machines automatiques installées à leur devanture. Plus question de faire la queue! «Maintenant, quand je veux faire un dépôt, il me suffit d'appeler la banque qui m'envoie aussitôt
l'un de ses agents», s'enthousiasme Alhabji Suleymane Imodola, commerçant à Lagos, la métropole économique.
«L'opération effectuée, on m'en informe sur mon téléphone portable et je suis l'évolution de mon compte sur Internet. C'est formidable!», poursuit-il. Hélas! Cette joie risque de faire place à l’amertume les mois à venir si le gouvernement n’y prend garde. Mais Mallam Sanusi Lamido, l’actuel gouverneur de la Banque centrale, rassure: «Je ferai tout pour améliorer les ratios de ces banques par la promotion de la bonne gouvernance.» Et déjà, les banques sudafricaines, chinoises ainsi que certains poids lourds de la finance mondiale comme le fonds Renaissance Capital
ont manifesté leur intention de racheter les banques «malades». Aussi, quatre de ces banques sont-elles en négociation depuis février dernier pour examiner les possibilités d’une fusion.

Monday, October 17, 2011

Le secteur privé au Nigeria soutient le plan du gouvernement de supprimer la subvention sur le carburant

Soutenant que le régime actuel de subvention des prix à la pompe des produits pétroliers au Nigeria est inefficace et constitue un gaspillage des ressources nationales, le secteur privé organisé du pays a soutenu le plan du président Goodluck Jonathan de supprimer cette subvention.
Les patrons du secteur privé ont affirmé leur soutien au président Jonathan à la fin d’une réunion présidentielle de deux jours à Abuja, la capitale nigériane, à l’intention des dirigeants des secteurs public et privé.
Le porte-parole du groupe du secteur privé et éditeur du journal, Thisday, Nduka Obaigbena, a déclaré que "la majorité des Nigérians ne profitent pas actuellement de la subvention sur les produits pétroliers qui arrange plutôt une infime minorité".
Le groupe du secteur privé, dont la position a été approuvée par 42 des 45 participants à la réunion, a également souligné que le fardeau financier de la subvention était insoutenable et indéfendable dans un pays où les infrastructures essentielles, le développement humain et des capitaux ont un besoin énorme d’investissement.
M. Obaigbena a déclaré : "Nous avons noté que le gouvernement fédéral avait promis une large consultation avec les syndicats, les organisations de la société civile, entre autres intervenants, afin d’assurer un large soutien à la déréglementation concernant le bénéfice d’un régime de prix dérèglementés, en particulier l’impact sur l’amélioration des moyens de subsistance des Nigérians".
Le magnat de l’industrie au Nigeria, Aliko Dangote, s’est fait l’écho de la position du secteur privé organisé, en déclarant aux journalistes à la fin de la réunion que "la subvention ne profite à personne. Si les travailleurs ont vraiment raison dans leurs revendications, ils doivent aller se battre pour le diesel et le carburant à faible teneur parce que c’est vraiment ce qui intéresse les masses".
"Les masses se déplacent toujours en autobus. Avez-vous déjà vu la foule voyager en avion ? Non ! Le kérosène pour les avions a été déréglementé pendant les 11 dernières années. Le diesel a été déréglementé, et nous payons 160 nairas, soit 140 nairas par litre. Pour le carburant à faible teneur, nous payons de 25 nairas à 90 nairas. Et ces mêmes travailleurs ne sont pas descendus dans la rue pour réclamer des subventions qui peuvent même pousser les usines qui les emploient à fermer", a-t-il déclaré.
"Nous nous demandons pourquoi le gouvernement devrait-il donner 200 milliards de nairas en termes de subvention par mois, lorsque nous ne disposons pas de bonnes routes, entre autres choses. Alors laissez le gouvernement affecter l’argent pour développer le pays, fournir de l’électricité et les autres équipements sociaux", a poursuivi M. Dangote.
Le gouverneur de l’Etat d’Anambra, Peter Obi, a ajouté : "la subvention sur le carburant n’est pas viable car nous n’avons pas de financement pour combler une telle perte. Tout ce qui est récupéré avec la suppression des subventions sera réaffecté à la reconstruction des infrastructures publiques, ce qui va éventuellement stimuler la compétitivité et les affaires au Nigeria et créer des emplois".
Il a estimé que "les Nigérians devraient tenir le gouvernement responsable. Tout le monde doit s’unir pour s’assurer de l’utilisation judicieuse des fonds".

Thursday, October 13, 2011

NIGERIA: Chronologie de l'activité de Boko Haram

Suite à une série d'attaques de plus en plus violentes orchestrées par le groupe « terroriste » Boko Haram, le gouvernement nigérian a mis en place une commission pour définir le meilleur moyen de faire face à la menace. Publié le 26 septembre, le rapport de la commission incite fortement au dialogue et à la négociation, quoique cette voie ait déjà été rejetée précédemment par les membres de la secte Boro Haram. Selon le vice-président Namadi Sambo, le gouvernement est actuellement prêt afin de décider la politique à adopter ; cette politique sera expliquée dans un Livre blanc qui doit sortir prochainement.

L'article suivant est une chronologie des attaques de Boro Haram (BH) depuis 2003.

3 octobre 2011 : Une attaque sur le marché de Baga, à Maiduguri, dans l'Etat de Borno, fait trois morts. Les victimes étaient un vendeur de thé, le propriétaire d'une pharmacie et un passant.

1 octobre 2011 : Un boucher et son assistant sont tués par des hommes armés de BH au marché de Baga, à Maiduguri, au cours d'un assassinat ciblé. Un autre incident provoque la mort de trois personnes dans une fusillade, suite à une attaque à la bombe et des coups de feu dirigés contre le véhicule d'une patrouille militaire qui livrait de la nourriture aux soldats d'un poste de contrôle à Maiduguri. Les trois victimes étaient des civils.

17 septembre 2011 : Babakura Fugu, beau-frère du chef de BH, Mohammed Yusuf, tué [en juillet 2009], est abattu devant chez lui à Maiduguri par deux membres de la secte, deux jours après avoir assisté dans cette ville à une réunion pour la paix avec l'ex-président nigérian, Olusegun Obasanjo.

13 septembre 2011 : Quatre soldats sont blessés par balles dans une embuscade organisée par des membres de BH à Maiduguri, peu après l'arrestation de 15 membres de la secte après les raids militaires sur des planques de BH dans la ville.

12 septembre 2011 : Sept hommes, dont quatre policiers, sont tués par des hommes armés de BH dans une fusillade et une attaque à la bombe contre un commissariat de police et une banque à Misau, dans l'Etat de Bauchi. Les attaquants ont emporté de l'argent.

4 septembre 2011 : Le chef religieux musulman Malam Dala est abattu par deux membres de BH devant chez lui dans le quartier de Zinnari à Maiduguri.

1 septembre 2011 : Une fusillade entre des hommes armés de BH et des soldats à Song, dans l'Etat d'Adamawa, tue un membre de la secte ; un autre est blessé et capturé.

26 août 2011 : BH reconnaît être responsable de l'attaque suicide à la bombe contre le siège des Nations Unies à Abuja qui a fait 23 victimes.

25 août 2011 : Des fusillades et des attaques à la bombe par BH contre deux commissariats de police et deux banques à Gombi, dans l'Etat d'Adamawa State, font au moins 16 morts, dont sept policiers.

27 juin 2011 : Une fusillade et une attaque à la bombe par BH contre un bar en plein air de Maiduguri cause la mort d'au moins 25 personnes et fait des dizaines de blessés.

20 juin 2011 : Sept personnes, dont cinq policiers, sont tuées au cours de fusillades et d'attaques à la bombe contre un commissariat et une banque à Kankara, dans l'Etat de Katsina.

16 juin 2011 : BH cible le siège national de la police à Abuja, tuant deux personnes.

7 juin 2011 : Des attaques mises au compte de la secte, contre une église et deux postes de police, font au moins 14 morts.

6 juin 2011 : Le chef religieux musulman Ibrahim Birkuti, critique envers BH, est abattu par deux membres armés de BH en moto, devant chez lui à Biu, à 200 kilomètres de Maiduguri.

29 mai 2011 : Trois bombes éclatent dans le bar en plein air d'une caserne militaire dans la ville de Bauchi au nord du pays, faisant 13 morts et 33 blessés. BH revendique l'attentat.

27 mai 2011 : Un groupe de quelque 70 hommes armés soupçonnés d'appartenir à BH tue huit personnes, dont quatre policiers dans des attaques à la bombe et des fusillades simultanées contre un commissariat de police, une caserne de police et une banque à Damboa, dans l'Etat de Borno, près de la frontière avec le Tchad.

29 décembre 2010 : Des hommes armés, membres présumés de BH, abattent huit personnes à Maiduguri, notamment le candidat au poste de gouverneur du parti au pouvoir dans l'Etat de Borno, le Parti des peuples du Nigéria (ANPP).

24 et 27 décembre 2010 : Une série d'attaques revendiquée par BH dans la ville de Jos au centre du pays et à Maiduguri fait au moins 86 morts.

7 septembre 2010 : Un groupe d'hommes armés de BH libère plus de 700 prisonniers, dont une centaine de membres de la secte, d'une prison de Bauchi. Quatre personnes - un soldat, un policier et deux détenus - sont tués au cours du raid.
26 juillet 2009 : BH lance dans certains Etats du nord un soulèvement qui est écrasé en peu de temps par l'armée. Cette riposte violente fait plus de 800 victimes, pour la plupart des membres de la secte, dont le chef de BH, Mohammed Yusuf. Une mosquée de la capitale de l'Etat de Borno (Maiduguri) qui servait de quartier général à la secte est incendiée.

2005-2008 : BH disparaît dans la clandestinité, réduit le nombre de ses attaques, se concentre sur le recrutement de nouveaux membres et le renforcement de ses ressources.

10 octobre 2004 : Des hommes armés de BH attaquent un convoi près de la ville de Kala-Balge, sur la frontière avec le Tchad. Les militants prennent 12 policiers en otage. Les autorités policières présument que ces derniers ont été éliminés par les attaquants, car il a été totalement impossible de retrouver leur trace.

23 septembre 2004 : Des miliciens de BH attaquent des commissariats de police dans les villes de Gwoza et Bama, dans l'Etat de Borno, tuant quatre policiers et deux civils. Ils se réfugient dans les montagnes de Mandara, le long de la frontière entre le Nigeria et le Cameroun. Des soldats et deux lance-roquettes sont déployés dans les montagnes et en deux jours de combat, 27 membres de la secte sont tués, tandis que le reste réussit à s'échapper. Cinq membres de BH qui tentaient de passer au Cameroun sont arrêtés par des gendarmes camerounais qui avaient été alertés par les autorités nigérianes. Les cinq hommes sont déportés et remis aux autorités nigérianes.

7 janvier 2004 : Sept membres de BH sont tués et trois autres arrêtés par une équipe de vigiles locaux aux abords de Damboa, dans l'Etat de Borno, près de la frontière du Tchad. Des sacs emplis de fusils d'assaut AK-47 sont récupérés auprès des membres de la secte.

Juin 2004 : Quatre membres de BH sont tués par des gardiens de prison dans une évasion manquée à Damaturu, la capitale de l'Etat de Yobe.

23-31 décembre 2003 : Un groupe de quelque 200 militants de HB lance des attaques sur plusieurs commissariats de police dans les villes de Kanamma et de Geidam dans l'Etat de Yobe, à partir de l'enclave [où ils se sont réfugiés] aux abord de Kanamma sur la frontière entre le Nigeria et le Niger. BH tue plusieurs policiers et s'empare des armes et des véhicules de la police. Suite au déploiement de troupes militaires organisé pour contenir l'insurrection, 18 membres de BH sont tués et un certain nombre sont arrêtés.

Thursday, October 6, 2011

Pourquoi le Nigeria est Sous-développé ?

Mr. Richard Dowden, directeur de la Société africaine de Londres, a identifié la corruption endémique, la mauvaise politique, l'échec des politiques économiques, la sur-dépendance vis à vis du pétrole, le favoritisme dans les nominations et la mauvaise réputation du pays comme les sources principales de la lenteur du développement du Nigeria
Dowden, qui était le conférencier hôte de la conférence commémorative de l’indépendance à Abuja, a déclaré à un rassemblement de hauts fonctionnaires du gouvernement, y compris les membres du Conseil exécutif fédéral, dirigé par le président Goodluck Jonathan, le Président de la Chambre des représentants, gouverneurs et autres, que la découverte du pétrole a été une malédiction pour le Nigeria, dans la mesure où elle l'a conduit à la corruption, au pillage des ressources par les responsables gouvernementaux corrompus.
Le conférencier qui a noté que les principaux acteurs du secteur privé ont également contribué aux pauvres indices économiques du pays, avec l'habitude de pratiques frauduleuses telles que l'évasion fiscale, a ajouté que les difficultés économiques du Nigeria ont commencé avec l'avènement du pétrole, qui, selon lui, a conduit à un manque d'initiative de la part des gouvernements successifs.
Dowden, qui a prononcé la conférence, intitulé «Nigeria en transformation» au Tafawa Balewa House, siège du ministère des Affaires étrangères, a déclaré que pour que le Nigeria puisse revenir à l'ère post-indépendance dans laquelle il enregistrait de l'excédent commercial, les investissements doivent être faits en vue d'exportation des cultures de rente.
Il a épinglé les membres de l'Assemblée nationale, pour leurs salaires qui sont les plus élevés au monde en tant que parlementaires. Dowden a averti que le pays ne pouvait pas continuer avec la disparité socio-économique entre les riches et les pauvres.
« Je crois que le pétrole est une malédiction, a-t-il déclaré, comme dans le cas légendaire du roi Midas. Lorsque le roi Midas était roi, il voulait que tout ce qu'il touchait se transforme en or. Tout ce qu'il touchait se transformait en or, mais il a fini par mourir de faim ! En effet, quand il touchait la nourriture et les boissons, elles se transformaient en or. Est-ce que le pétrole a rendu ce pays riche ? Non, bien au contraire ! »
Ancien correspondant de la BBC Michaela Wrong et un poète de renom, Odia Ofeimun, participants à la conférence, ont appelé le gouvernement à mettre fin à la distribution inégale des richesses qui va de pair avec la réduction des opportunités pour les Nigérians aux échelons inférieures de la société.
Le président Jonathan, dans son allocution qui a suivi les commentaires des invités, a réitéré l'engagement de son administration à transformer le pays. Il a préconisé une meilleure présentation du Nigeria par les médias et les élites, auxquels il a reproché de se livrer au lavage de cerveau d’un public acculé au désespoir.
Le président, tout en promettant d'améliorer l’alimentation, a insisté qu'il pourrait initier le changement par la création d'institutions, et l’appel aux meilleurs cerveaux de la diaspora à rentrer chez eux pour contribuer au développement national.
Il a déclaré qu’à l’issue de son programme de réformes, le Nigeria en finira avec les déficits budgétaires et abordera le retour à la stabilité, à la transformation complète de son statut de pays dépendant des produits pétroliers.
« Quand je vois des gens dans mon bureau, je dis toujours que seulement quelques personnes auraient eu besoin de me voir si le système fonctionnait. Les Ministres n'ont pas besoin de me voir si le système fonctionne. »
«Les ministres ont un budget approuvé par l'Assemblée nationale pour faire fonctionner leurs ministères, leurs projets récurrents et spéciaux. S’ils sont compétents, ils peuvent gérer leurs domaines d'une manière telle que les Nigérians sauront qu'ils font du bon travail », a-t-il ajouté.
« Beaucoup de choses n'ont pas été faites correctement, nous avons beaucoup de points négatifs, en raison de cela probablement, et parce que beaucoup de choses ont besoin de l'intervention du président, vous avez envie de modifier les choses qui ne tournent pas rond. Maintenant nous sommes dans le processus de réalisation de ces corrections, une fois que nous auront fini avec ce type de restructuration, le Nigeria, se trouvera à sa juste place, là où nous voulons qu’il soit, je n'ai aucune crainte à ce sujet.
«Le problème du pétrole qu’a soulevé Dowden est vrai. Tous les pays dotés de ressources minières ou pétrolières ont tendance à engendrer la corruption. L'industrie extractive a tendance à engendrer la corruption. J'ai fait la déclaration quelque part, que dans dix ans ou à peu près, nous devrions être en mesure de gérer le pays sans pétrole. Et nous pouvons le faire.
« Si vous regardez la taille du Nigeria, de toutes les importations générales qui viennent en Afrique, 20% viennent chez nous. Si nous gérons bien les ports seuls, le revenu généré sera suffisant pour faire fonctionner le gouvernement.
« Parce qu'il y a beaucoup de réseaux obscurs, les choses ne sont pas bien faites, les marchandises doivent être apurées dans d'autres pays et transférées vers le Nigeria. Et si on fixe un certain nombre de choses que nous devons corriger, les gens peuvent se plaindre que c’est de la politique, mais nous devons faire ces choses, nous n'avons pas le choix. Lorsque toutes ces institutions seront fixées dans dix ans nous pourrons gérer le pays sans le pétrole.
« Pour nous, en tant que peuple, nous devons regarder les autres et apprendre là où ils ont bien fait et ne pas copier leurs erreurs. Il a été écrit dans son livre et il a fait la déclaration ici que tout le monde pensait que le pays allait s'effondrer, que le Nigeria va être un État défaillant. Mais le Nigeria est en mouvement.
« Il a dit que nous avons de très bons cadres, certains des universitaires, il a demandé pourquoi ne pouvons-nous pas nous prendre en main, et tel est le point nodal. Nous avons des gens fantastiques dans le monde entier, pour nous d'avoir 25 000 médecins qui travaillent en Amérique, la question est de savoir comment pouvons-nous utiliser ces talents et ces cerveaux que nous avons pour faire évoluer ce pays?
«Je promets aux Nigérians que sûrement, nous allons faire évoluer ce pays. Nous allons employer tout ce que nous avons à construire des institutions fortes pour faire évoluer ce pays. »