En quelques minutes, une dizaine de commerçants ont grimpé sur le toit du gigantesque marché d'Oshodi, à Lagos, où sont installés leurs petits générateurs qu'ils démarrent dans un vrombissement de tondeuse. Coupure d'électricté. Tout ce qu'il y a de plus commun ici.
Cinquante ans après son indépendance, le Nigeria, une puissance pétrolière, vit quasiment dans le noir. Pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, l'ex-colonie britannique qui a marqué cet anniversaire vendredi 1er octobre dernier, ne produit qu'environ 3.500 megawatts d'électricité par jour.
Une quantité bien loin de répondre aux besoins des Nigérians. A titre de comparaison, l'Afrique du Sud produit environ 43.000 megawatts, pour 50 millions d'habitants.
"Après 50 ans d'indépendance, on n'en est nulle part côté courant (...) Chaque Nigérian a un générateur", se lamente Anthony Ekeke, vice-président du marché électronique d'Oshodi.
Une situation plus que paradoxale pour le huitième exportateur mondial de brut qui tire environ 80% de ses revenus des hydrocarbures extraits du delta du Niger, région pétrolifère du sud.
Permier producteur africain, le Nigeria pompe actuellement 2,14 millions de barils par jours. Mais les milliards de pétrodollars engrangés depuis la découverte d'or noir en 1956 n'ont pas été synonyme de développement pour la gigantesque fédération.
Les infrastructures du pays sont dans un état de délabrement avancé et la plus grande partie de la population vit dans la pauvreté.
D'importants secteurs d'activités, en premier lieu l'agriculture autrefois très développée, ont été délaissés à la faveur de l'émergence d'une "mono-économie" qui a enrichi une toute petite élite très puissante.
"Le secteur pétrolier a été vampirisé par l'Etat nigérian, par l'élite politique. D'après leur perception de la politique, tout tourne autour de qui a accès au pétrole, qui contrôle le pétrole et qui contrôle les revenus", regrette le professeur Daniel Omoweh, professeur de relations internationales à la Covenant University, dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest).
Même constat pour Pat Utomi, économiste politique de renom et candidat à la présidentielle de 2011, qui estime que la nation est actuellement dirigée par "toutes sortes de voleurs".
Selon lui, le pays s'en serait mieux sorti sans le pétrole et la corruption à grande échelle qui s'est parallèlement développée au fil des décennies, notamment durant les régimes militaires.
Autre paradoxe, le Nigeria importe son carburant car ses quatre raffineries ne fonctionnent quasiment pas, résultat selon les observateurs de la mauvaise gestion, de la corruption et de la pression exercée par des lobbys tirant profit de ces importations très lucratives.
"Dans nos rêves, le Nigeria devait devenir la puissance africaine, une puissance qui compterait sur la scène politique mondiale", se souvient l'ancien ministre Femi Okunnu, 77 ans.
"Malheureusement, nous avons perdu notre temps et nos ressources (...) La corruption et surtout l'absence de vision de la part de nos dirigeants nous a ramenés de nombreuses années en arrière", déplore-t-il.
Le delta du Niger, dont les populations, très pauvres, affirment avoir été appauvries par l'exploitation pétrolière qui a souillé leur eau et leurs terres, est le théâtre de violences depuis des années.
Des groupes armés affirmant agir au nom d'une plus juste répartition de la manne ont maintes fois saboté des oléoducs, attaqué des plateformes et kidnappé des employés du secteur pétrolier.
Le parlement examine actuellement un projet de réforme du secteur qui pourrait, selon certains, améliorer la situation et garantir une meilleure gestion des revenus du brut.
Cinquante ans après son indépendance, le Nigeria, une puissance pétrolière, vit quasiment dans le noir. Pays le plus peuplé d'Afrique avec 150 millions d'habitants, l'ex-colonie britannique qui a marqué cet anniversaire vendredi 1er octobre dernier, ne produit qu'environ 3.500 megawatts d'électricité par jour.
Une quantité bien loin de répondre aux besoins des Nigérians. A titre de comparaison, l'Afrique du Sud produit environ 43.000 megawatts, pour 50 millions d'habitants.
"Après 50 ans d'indépendance, on n'en est nulle part côté courant (...) Chaque Nigérian a un générateur", se lamente Anthony Ekeke, vice-président du marché électronique d'Oshodi.
Une situation plus que paradoxale pour le huitième exportateur mondial de brut qui tire environ 80% de ses revenus des hydrocarbures extraits du delta du Niger, région pétrolifère du sud.
Permier producteur africain, le Nigeria pompe actuellement 2,14 millions de barils par jours. Mais les milliards de pétrodollars engrangés depuis la découverte d'or noir en 1956 n'ont pas été synonyme de développement pour la gigantesque fédération.
Les infrastructures du pays sont dans un état de délabrement avancé et la plus grande partie de la population vit dans la pauvreté.
D'importants secteurs d'activités, en premier lieu l'agriculture autrefois très développée, ont été délaissés à la faveur de l'émergence d'une "mono-économie" qui a enrichi une toute petite élite très puissante.
"Le secteur pétrolier a été vampirisé par l'Etat nigérian, par l'élite politique. D'après leur perception de la politique, tout tourne autour de qui a accès au pétrole, qui contrôle le pétrole et qui contrôle les revenus", regrette le professeur Daniel Omoweh, professeur de relations internationales à la Covenant University, dans l'Etat d'Ogun (sud-ouest).
Même constat pour Pat Utomi, économiste politique de renom et candidat à la présidentielle de 2011, qui estime que la nation est actuellement dirigée par "toutes sortes de voleurs".
Selon lui, le pays s'en serait mieux sorti sans le pétrole et la corruption à grande échelle qui s'est parallèlement développée au fil des décennies, notamment durant les régimes militaires.
Autre paradoxe, le Nigeria importe son carburant car ses quatre raffineries ne fonctionnent quasiment pas, résultat selon les observateurs de la mauvaise gestion, de la corruption et de la pression exercée par des lobbys tirant profit de ces importations très lucratives.
"Dans nos rêves, le Nigeria devait devenir la puissance africaine, une puissance qui compterait sur la scène politique mondiale", se souvient l'ancien ministre Femi Okunnu, 77 ans.
"Malheureusement, nous avons perdu notre temps et nos ressources (...) La corruption et surtout l'absence de vision de la part de nos dirigeants nous a ramenés de nombreuses années en arrière", déplore-t-il.
Le delta du Niger, dont les populations, très pauvres, affirment avoir été appauvries par l'exploitation pétrolière qui a souillé leur eau et leurs terres, est le théâtre de violences depuis des années.
Des groupes armés affirmant agir au nom d'une plus juste répartition de la manne ont maintes fois saboté des oléoducs, attaqué des plateformes et kidnappé des employés du secteur pétrolier.
Le parlement examine actuellement un projet de réforme du secteur qui pourrait, selon certains, améliorer la situation et garantir une meilleure gestion des revenus du brut.
No comments:
Post a Comment
Note: Only a member of this blog may post a comment.