Trente-deux personnes ont été tuées et 74 blessées le 24 décembre dernier, dont beaucoup faisaient leurs courses à la veille de Noël, dans sept explosions à Jos, à la limite entre le nord majoritairement musulman et le sud principalement chrétien. Des églises ont également été visées.Une fois de plus, dira-t-on, car le fait est récurrent et, si on n’y prend garde, aura tendance à devenir une dangereuse et banale habitude qui, à vrai dire, n’émeut plus grand monde.
La région en cause aujourd’hui a déjà connu des affrontements meurtriers en 2004 et même plutôt en 1982. Fin novembre 2008, au moins 200 personnes avaient été tuées à Jos, dans le centre du Nigéria, lors de violences à la fois politiques et religieuses. En 2001, des faits similaires avaient entraîné la mort de plus de 1000 personnes. Et on en passe. Tous, des faits tristes, déplorables et désolants. Le géant de l’Afrique de l’ouest souffre sans doute de son incapacité à faire vivre en harmonie les différentes communautés qui composent sa population.
Ce qui se traduit à l’évidence par des tensions larvées et permanentes, et il suffit d’un petit rien pour les raviver et conduire à l’embrasement. La cohabitation religieuse n’est pas l’apanage du seul Nigéria. Loin s’en faut. Ils sont légion, les pays africains dont la population se répartit entres plusieurs croyances sans qu’on déplore cependant ces dérives qui occasionnent régulièrement des victimes d’intolérance, et qui semblent être la triste caractéristique du seul Nigéria sur le continent. Et que prévoit-on en temps de crise ?
Le scénario semble désormais classique. Lorsqu’éclatent des affrontements, les forces de l’ordre interviennent et, au besoin, usent de violence pour rétablir l’ordre, puis s’en retournent, attendant la survenue de la prochaine crise. Mas il semble que la guérison complète ne pourra vraiment s’obtenir que si on opte pour une cure plus profonde du mal. Sanatio in radice (1), en somme. Pour preuve, les mêmes actes d’intolérance se répètent aux mêmes endroits, à quelques semaines, quelques mois, ou quelques années d’intervalle.
L’Etat a le devoir de s’imposer, de même qu’il serait bien inspiré de mettre fin aux manipulations de consciences pratiquées par certains leaders politiques et qui sont de sérieux catalyseurs des crises que l’on sait. Car plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ces émeutes religieuses répétitives au Nigéria. Dans un pays où religions et ethnies se superposent dans une large mesure , où la demande sociale est très forte et souvent se base sur le chômage des jeunes et l’illettrisme, il est plus que dangereux de permettre que des gens surfent sur la vague de l’exclusion et de l’intolérance parce qu’ils y trouveraient des débuts de solutions imaginaires aux problèmes pourtant bien réels dont le quotidien est fait.
Lorsqu’un chrétien du Nord est labellisé "non-indigène" quelle que soit l’ancienneté de l’implantation de sa famille dans la région, bien au-delà de l’intolérance que cela fait voir, il faut remettre en cause la manière même dont la notion de citoyenneté est définie. Des populations de nombreux pays africains ont parfaitement réussi la cohabitation religieuse et ont découvert que les différentes croyances qu’elles confessent, loin de les diviser, constituent autant de chemins respectables qui les enrichissent, car conduisant au même Dieu.
Le Nigéria devra se mettre à la bonne école et ses croyants, en dialoguant un peu plus, découvriront sans doute que l’être humain n’a pas besoin de haine et de meurtre pour être digne de la croyance que confesse sa religion. Car, les intégristes, tous bords confondus, sont sans aucun doute des adeptes de religions, mais il leur manque certainement la foi.
Ce qui se traduit à l’évidence par des tensions larvées et permanentes, et il suffit d’un petit rien pour les raviver et conduire à l’embrasement. La cohabitation religieuse n’est pas l’apanage du seul Nigéria. Loin s’en faut. Ils sont légion, les pays africains dont la population se répartit entres plusieurs croyances sans qu’on déplore cependant ces dérives qui occasionnent régulièrement des victimes d’intolérance, et qui semblent être la triste caractéristique du seul Nigéria sur le continent. Et que prévoit-on en temps de crise ?
Le scénario semble désormais classique. Lorsqu’éclatent des affrontements, les forces de l’ordre interviennent et, au besoin, usent de violence pour rétablir l’ordre, puis s’en retournent, attendant la survenue de la prochaine crise. Mas il semble que la guérison complète ne pourra vraiment s’obtenir que si on opte pour une cure plus profonde du mal. Sanatio in radice (1), en somme. Pour preuve, les mêmes actes d’intolérance se répètent aux mêmes endroits, à quelques semaines, quelques mois, ou quelques années d’intervalle.
L’Etat a le devoir de s’imposer, de même qu’il serait bien inspiré de mettre fin aux manipulations de consciences pratiquées par certains leaders politiques et qui sont de sérieux catalyseurs des crises que l’on sait. Car plusieurs facteurs se conjuguent pour expliquer ces émeutes religieuses répétitives au Nigéria. Dans un pays où religions et ethnies se superposent dans une large mesure , où la demande sociale est très forte et souvent se base sur le chômage des jeunes et l’illettrisme, il est plus que dangereux de permettre que des gens surfent sur la vague de l’exclusion et de l’intolérance parce qu’ils y trouveraient des débuts de solutions imaginaires aux problèmes pourtant bien réels dont le quotidien est fait.
Lorsqu’un chrétien du Nord est labellisé "non-indigène" quelle que soit l’ancienneté de l’implantation de sa famille dans la région, bien au-delà de l’intolérance que cela fait voir, il faut remettre en cause la manière même dont la notion de citoyenneté est définie. Des populations de nombreux pays africains ont parfaitement réussi la cohabitation religieuse et ont découvert que les différentes croyances qu’elles confessent, loin de les diviser, constituent autant de chemins respectables qui les enrichissent, car conduisant au même Dieu.
Le Nigéria devra se mettre à la bonne école et ses croyants, en dialoguant un peu plus, découvriront sans doute que l’être humain n’a pas besoin de haine et de meurtre pour être digne de la croyance que confesse sa religion. Car, les intégristes, tous bords confondus, sont sans aucun doute des adeptes de religions, mais il leur manque certainement la foi.
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